jeux de miroir, miroir du je, À propos de Chloé Delaume sur Boris Vian

Chloé Delaume se confesse : elle est un personnage de fiction… et une maladie.
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Chloé Delaume se confesse : elle est un personnage de fiction… et une maladie.
Je vous propose un diaporama effarant pour tout littéraire qui aurait longtemps vécu en lisant et relisant quelques belles pages de Verlaine, Maupassant, Flaubert, Proust, ou parmi nos modernes, Gide, Mauriac, Camus, Duras, Modiano, Rouaud, et j'en passe. Bref, ce sont des lignes qui ne peuvent que choquer, indigner des yeux qui ont appris à lire une littérature classique visant les hauteurs essentiellement, la grandeur ; une littérature au service de la littérature dans ce qu'elle a de meilleur. Arrive pourtant aujourd'hui, une nouvelle génération d'auteurs, sans complexes, qui n'a plus crainte d'étaler dans des romans plus sociologiques que littéraires des propos sur le sexe, la drogue, la violence de notre société ; leurs textes sont à la fois immoraux et indécents, ils proposent toutefois une relecture neuve de notre époque décadente, avec des lunettes à infra-rouge ; aussi, voici qu'ils nous livrent des récits aussi ignobles que roboratifs. La littérature post-moderne n'a sûrement aucun avenir, puisqu'elle nait, comme les Epiphyllum oxypetalum, la nuit seulement. C'est donc dans les décombres de notre monde contemporain, dans sa clarté obscure que ces écrivains écrivent leurs livres, trempant leur plume dans le cyanure afin de nous montrer ce qu'il y a de plus décadent, cynique, ignoble, immoral dans notre monde d'aujourd'hui, en ne faisant aucune concession à l'époque. C'est un peu comme si cette fin de siècle était une sorte de fin de partie glauque et obscène. Cet article a été écrit pour la Presse littéraire. Il est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Philippe Sollers anime la littérature française depuis presque un demi-siècle. Entre 1958 et 1993, il a écrit quelques centaines d'articles et plus d'une trentaine de livres. Son imposant Éloge de l'infini méritait une petite note dans l'Ouvroir. La voici en accès libre.