La quête de l’identité
Cette recension a paru dans la revue Livr'arbitres de mars 2025.
Avec ce quatorzième roman, l’écrivain Claude Rodhain, avocat honoraire et auteur du roman best-seller, Le destin bousculé, publié chez Robert Laffont en 1986, continue son travail autour de la quête de l’identité, de la résilience et de la liberté. Oumar l’Africain (Éditions Glyphe, 2025), est un roman certainement engagé, et pris dans les feux de l’actualité, (les migrations invasives qui noient littéralement l’Europe) mais il pourrait avoir pour sujet toutes les aventures migratoires depuis les débuts de l’humanité. Ce roman raconte le voyage semé d’épreuves d’un Sénégalais affrontant les dangers inhérents à la migration clandestine. Cette odyssée, convoquant la résilience du personnage face à l’adversité, m’a évidemment rappelé l’histoire de mon propre grand-père, quittant son Italie natale à pied, et marchant de Turin jusqu’à Paris pour y trouver une terre d’accueil. Moins donc qu’un banal plaidoyer pour les migrations, c’est un véritable roman sur la construction d’une identité, sur ce que j’ai moi-même très bien connu, le déracinement, en montrant que la globalisation et l’illusion d’un désir d’ailleurs conduisent presque toujours à la perte de ses racines, et à la marginalité. Cet excellent roman s’inscrit dans les brisées de ses prédécesseurs, dont Le temps des orphelins (2023), son style soigné, ses dialogues vivants, et cette obsession de l’auteur pour la résilience et le parcours des enfants abandonnés. Voici donc un livre qui explore et questionne les tensions entre la tradition et la modernité, en évitant les facilités de l’idéologie dominante d’aujourd’hui.
Claude Rodhain, Oumar L’Africain, Éditions Glyphe, mars, 2025, 280 pages.