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Condorcet, « Conseils à sa fille », la révolution par le savoir et la raison

Nicolas Condorcet est cet intellectuel et révolutionnaire réactionnaire qui défendit les droits des femmes, à une époque où le sexe faible n’avait strictement aucune importance. Cette chronique a paru dans le numéro 38 de Livr'arbitres, de juin 2022. La voici en accès libre dans l'Ouvroir.

condorcet.jpegNous sommes en 1794, Condorcet, penseur des Lumières, mathématicien, philosophe, homme politique, et éditeur français, est sur le point de mourir. Alors qu’il s'était réfugié « rue des Fossoyeurs » (actuelle rue Servandoni) à Paris, il y écrivit l’un de ses ouvrages les plus appréciés par la postérité, l’Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, qui fut publié après sa mort, en 1795. Convaincu de ne plus être en sécurité dans sa cachette et d'être un trop grand danger pour sa généreuse hôtesse, Mme Vernet, il la quitte le 25 mars 1794, et tente de fuir Paris. Ayant fait une halte à l'estaminet de Louis Crespinet, rue Chef-de-Ville à Clamart, où il commande une omelette, il est arrêté et conduit devant la sacristie de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul où siège le comité de surveillance et emprisonné à Bourg-la-Reine. Deux jours plus tard, on le retrouvera mort dans sa cellule.

 

C’est donc à quelques jours de son décès qu’il rédige, parmi ces quatre textes plutôt méconnus, et pourtant actuels, sa lettre à sa fille, qu’il s’autorise à écrire, après avoir plaidé pour une émancipation intellectuelle des hommes, mais aussi des femmes, choses inédites pour l’époque, peu d’hommes à l’époque défendaient les femmes, hormis les députés Pierre Guyomar, Joseph Lequinio, Gilbert Romme.

 

 Dans le « Premier mémoire » des Cinq mémoires de l’instruction publique, datant de 1791, Condorcet écrit d’ailleurs : « Enfin, les femmes ont les mêmes droits que les hommes ; elles ont donc celui d’obtenir les mêmes facilités pour acquérir les lumières qui seules peuvent leur donner les moyens d’exercer réellement ces droits avec une même indépendance et dans une égale étendue. »

 

À quoi sert la révolution sinon à délivrer les hommes du joug des puissants ? À quoi sert la Révolution sinon à émanciper les individus ? Comment, sinon par le savoir et les moyens d’accéder à la raison critique. C’est ce que voulait le grand révolutionnaire Condorcet pour les hommes, mais aussi pour les femmes.

 

Suite à sa démission de son poste d’inspecteur général de la Monnaie, en 1791, il prendra la défense des droits de l'homme et soutient les droits des minorités, dont ceux des femmes, des Juifs et des Noirs (il adhère à la Société des amis des Noirs), les années suivantes.

 

Et c’est tout naturellement, sur la fin de sa vie, on est en hiver 1794, qu’il choisit de s’adresser à Eliza, sa fille, pour lui écrire un texte sans artifice ni argumentation, et, dans laquelle, en tant qu’excellent connaisseur de l’âme humaine, il prend soin de la mettre en garde contre les dangers de l’orgueil, la dépendance et l’égoïsme, persuadé qu’il parle à une future femme libre.

 

Une lettre qui ouvre la voie aux femmes de son époque, jusqu’à ce que les droits fondamentaux suivent.

 

livr'arbitres.jpegParu dans le n°38 de Livr'arbitres, Juin 2022.

 

 

 

 

 

 

 

Nicolas de Condorcet, Conseils à sa fille et autres textes, Folio, février 2022.

Commentaires

  • Sans doute plus intéressant que la lecture de féministes frustrés et haineuses à la la limite du raciste anti-masculin.

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