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Maurice G. Dantec : Mega-Machine(s)

Pour faire suite à la disparition de l'auteur du polar millénariste Le Racine du mal, je republie dans l'Ouvroir l'article que je lui avais consacré dans le numéro 1, de La Presse littéraire, de septembre 2005, pour son Cosmos inc. Maurice G. Dantec, cet écrivain rock, écrivain culte pour certains, cyber-auteur, romancier de destruction massive, fou délirant, chrétien déviant, punk-anarcho-réactionnaire, était largement inspiré de ses maîtres : Duns Scott, Saint Thomas d’Aquin, Frédéric Nietzsche, Ernest Hello, Joseph de Maistre, Léon Bloy. En 1993, il avait publié La sirène rouge ; en 1996, Les racines du mal ; en 2000, Le théâtre des opérations ; 2003, Villa vortex. Puis, il s’est mis à être de plus en plus seul. Cette solitude, il la devait à une exigence de fer, et surtout des textes de plus en plus hermétiques, opaques, ainsi que des prises de position souvent malheureuses. Revenu au roman policier de ses débuts, avec Les résidents, paru aux éditions Inculte, en 2014, il prophétisait la mort rapide du monde occidental. En juillet 2005, j'avais reçu Cosmos inc. en service de presse, c'était un exemplaire non corrigé, à l'attention des journalistes. À l'époque, j'écrivais depuis 2004, dans la revue littéraire de l'auteur, appartenant au site d'informations en ligne Ring, lorsqu'il me fit parvenir son tout nouveau texte. En remerciement, je lui avais consacré une très longue étude, que vous pouvez désormais retrouver en accès libre dans l'Ouvroir.

 

 

Nous pouvons utiliser les objets techniques et nous en servir normalement mais en même temps, nous en libérer, de sorte qu'à tout moment nous conservions nos distances à leur égard. Nous pouvons faire usage des objets techniques comme il faut qu'on en use. Mais nous pouvons, du même coup, les laisser à eux-mêmes comme ne nous atteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre. Nous pouvons dire "oui" à l'emploi indispensable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire "non", en ce sens que nous les empêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement de vider notre être. Mais si nous disons ainsi à la fois "oui" et "non" aux objets techniques, notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu et incertain ? Tout au contraire. Notre rapport au monde technique devient, d'une façon merveilleuse, simple et paisible.

 Heidegger, Essais et conférences - 1954 

 

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La suite de cet article figure dans Tabula rasa
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Lien permanent Catégories : Chroniques, Crises et dangers de la science, Ecrivains, Littérature française, Maurice G. Dantec, Rock & littérature, Science Fiction, Tribune 3 commentaires

Commentaires

  • Décidément, cher Marc Alpozzo, aucun des personnages intéressants, curieux ou érudits de l’époque ne vous aura échappé !

  • Excellent article !
    Le grand Maurice nous manque

  • La lecture en temps réel d'édition des trois tomes de son journal fut un soutien ( et une ' confirmation' ) de mon recommencement à l'époque. Je lui dois beaucoup, même si l'oeuvre littéraire m'a échappé. Ce serait sans doute l'essentiel, mais rien n'y fait. J'étais tombé dans Bloy ( y suis resté) avant de le lire, mais une profonde admiration demeure pour cet écrivain magnifique.

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