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Faire de sa vie une œuvre d'art. À propos du Saut Nijinsky, journal d'un éveil

Voici une recension de Cécile Pellerin à propos de mon livre : Le Saut Nijinsky. Journal d'un éveil (Regard & Voir, 2015), parue dans le site littéraire Actualitte.com. Je remercie l'auteure pour sa lecture attentive et très intelligente de mon texte.

 

"Vaincre cette fichue dépression, et l'accepter comme un moyen de grandir."

 

Sous la forme d'un journal intime sans repères de dates, où se mêlent des souvenirs d'enfance, où certains événements du passé sont racontés au présent et interfèrent avec un ici et maintenant lui-même déjà lointain, se dessine un récit pluri-temporel étonnamment cohérent et fluide,  très homogène, justement par la  distance de la réécriture (thérapeutique). Ainsi sans jamais égarer le lecteur, ni même le mettre à distance, Marc Alpozzo parvient, de cet entrelacs de moments intimes éparpillés, à les cerner,  à construire une unité narrative homogène et continue, agréable et vivante, quasi romanesque.

Né à New-York, d'une mère française et d'un père américain déjà marié, ("ils sont démissionnaires à ma naissance") Marc Alpozzo, de retour en France à l'âge de six ans, se construit (avec difficultés) à travers le mal-être de sa mère et en l'absence cruelle d'un père presque inconnu.

 

"Mon passé fut une grande duperie."

 

Soutenu par sa thérapeute, il revisite son passé ("pour l'absorber et ainsi l'accepter") et l'histoire de sa mère, livre ses doutes, sa douleur à mesure qu'il l'explore, ouvre un chemin, interprète ses actes, analyse ses comportements, mène une véritable enquête (captivante) sur ses origines, en même temps qu'il dépeint l'existence ordinaire qu'il mène (son travail, ses projets professionnels, sa fille, ses amis, sa vie à Nice). De l'importance des livres, de certains philosophes dont il reprend très discrètement (et sans lourdeur) certaines réflexions,  de l'écriture salvatrice, du voyage nécessaire à New-York, l'auteur, bâtit sa reconstruction personnelle, affronte ses symptômes, part à la rencontre de lui-même, lâche prise progressivement avec son passé, habite le présent, se sauve de ce mal de mère entêtant et de cette envie de mort.

 

 

Une écriture limpide et éclairante, précise à décrire la dépression, à rendre compte des émotions les plus complexes, les plus troublantes. Simplement sincère et immédiatement perceptible. Au-delà de l'évocation intime et particulière de la vie de l'auteur, la démarche est volontairement plus ouverte, interroge inévitablement sur soi-même, sur la manière dont chacun construit son existence, est capable ou non "d'accomplir sa révolution", ce pas de danse, "pour changer d'état d'être".  Est capable ou non de trouver une vérité sur soi.

 

Si inspirant, que l'on s'empresse de conserver près de soi et précieusement, des phrases du texte, que l'on aurait souhaitées pouvoir écrire soi-même ou dire aux autres lorsque la confusion ou la détresse menaçaient.

Cécile Pellerin

(Chronique parue dans Actualitte.com)

En ouverture :
Charles Bailly, Sous le pont de Brooklyn, 2010, 60x80 cm ~ Peinture, Huile Peinture à l'huile au couteau sur lin 600x800 mm)

 

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