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Nouvelle génération, nouvelle pornographie ? (Despentes, Millet, Angot, Legendre, Breillat, Anderson & Co.)

Vers la fin des années 90, j'ai été surpris par une déferlante de romans qui traitaient de la sexualité et de ses déviances psychologiques, sans aucun tabou. J'avais lu Les particules élementaires de Houellebecq, sur les conseils d'un ami, et outre le choc de découvrir un écrivain naissant, la violence de cette littérature, que je nommais aussitôt « littérature trash », me fit froid dans le dos, au point d'en tirer une sorte de pastiche que j'intitulai Caméra, et qui parut en 2003, dans le catalogue d'un micro-éditeur du sud de la France. J'avais croisé Claire Legendre, en 1999, à la sortie de son roman Viande, dans une séance de signatures, mais le personnage me semblait manquer cruellement d'épaisseur. Je voyais en elle une sorte de petite-bourgeoise de province, gauchisante et perdue au milieu de ce bazar de romans foutraques, dans lesquels la confidence flirtait dangereusement avec l'indécence, notamment dans le roman de Catherine Millet, La vie sexuelle de Catherine M., qui est le roman autobiographique et pornographique d'une grande bourgeoise parisienne, étalant, comme chez le psychanalyste, ses frasques sexuelles autorisées par un privilège de classe. Comme bien d'autres titres parurent à partir du début des années 2000, ce que Christian Authier nomma avec justesse, Le nouvel ordre sexuel, je fus inquiet et effrayé par ce tournant littéraire post-moderne et frisant avec l'immonde, mêlant un nombre considérable de jeunes femmes plutôt de gauche, qui revendiquaient, dans un chaos sans nom, leur droit à la jouissance, tout en dénonçant leur statut de femmes, donc de victimes de la phallocratie, forcément. Face à autant de contradictions, et de bruit et de fureur, je réalisais une sorte d'état des lieux, en 2002, qui parut dans un Hors-série des Carnets de la philosophie, en 2009. Il trouva également une place dans mon recueil d'articles, Les âmes sentinelles, que les éditions du littéraire publièrent en 2011. Le voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.


Il y avait la civilisation athénienne, il y a eu la Renaissance, et maintenant, on entre dans la civilisation du cul.

Jean-Luc Godard 

I

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Le message de cette nouvelle génération de femmes était simple, et pourrait en grande partie être résumé ainsi : « Le sexe des femmes est bien plus grand que celui de l’homme, en ça il est le plein et ils sont le vide. » Catherine Breillat souligne avec cette sentence aux accents provocateurs, toute la méconnaissance masculine à propos des femmes, cette haine des corps qui en résulte, et cette impossibilité pour l’homme d’aller vers la femme avec bonheur. Certes, l’idée n’est guère originale, et la guerre des sexes parait, par cette seule revendication, quelque peu simpliste parfois, bien ouverte. Et pourtant… On assiste en réalité par là à une littérature qui s’émancipe de toute retenue, de tous tabous moralisateurs ; une vague de plumes féminines qui veulent écrire librement sur le désir, le corps, ou le sexe. Ensuite, on fait face à un nouveau style de livres qui ne se préoccupent pas des dénonciations de voyeurisme et d’exhibitionnisme qui les visent explicitement. D’abord, parce que le public n’est pas seulement au rendez-vous, alléché par les divers scandales qui entachent leur parution. La révélation ou l’exposition d’un aveu ou d’un secret est non seulement à la mode, mais correspond à une nouvelle ère d’écrivain(e)s et de lecteurs/lectrices qui sont, comme le dit Annie Ernaux à propos de son propre travail, simplement à « la recherche de la vérité, de la réalité » à travers une écriture sans tabous.

Bien sûr, on peut accuser cette nouvelle vague d’auteur(e)s d’enfoncer des portes ouvertes. Tout d’abord, parce que le sexe est aujourd’hui à la mode, et ne représente plus du tout le moindre esprit de subversion d’alors... Dans Le train fantôme, Stéphane Guibourgé l’exprime d’ailleurs ainsi : « Cette obsession du plaisir à tous prix, cette course à la conformité… Le cul est devenu une affaire de mode. C’est tendance… » Et Jean-Luc Godard de l’avoir prédit des années plus tôt : « Il y avait la civilisation athénienne, il y a eu la Renaissance, et maintenant on entre dans la civilisation du cul. » C’est vrai que depuis déjà plus d’une décennie, on est entré dans une civilisation narcissique vouée à la vanité, ayant le culte du corps, corps de préférence jeune et désirable ; depuis déjà bien longtemps on construit une société vouée au désir, à la haine et à la violence. Les diverses partouzes qui jalonnent les livres de Houellebecq, le tourisme sexuel qui est rigoureusement décrit dans son roman Plateforme, tout entier destiné à prédire le déclin définitif de l’Occident, en font la preuve. Une génération de femmes a profité de la brèche pour s’engouffrer, abordant sans pudeur le corps et le sexe, et en a profité pour exprimer son dégoût et sa phobie du corps, sa haine des hommes, initiant ainsi un véritable programme.

 

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 Catherine Millet, douze ans après La Vie sexuelle de Catherine M.

 

 

II

 

« Ça me faisait plaisir de tuer tout le monde là-dedans. Les boites à partouze c’est bourgeois, triste, c’est la mort. L’idée me plait bien, d’aller quelque part pour baiser avec tout le monde. Mais là, ce sont les hommes qui décident. Ce n’est pas un endroit de sexe et de délire » déclare Virginie Despentes à Libé en juin 2000. Ainsi donc, la liberté sexuelle, la libération des mœurs appellent à la fois le désir, mais également la violence et la haine. Dans cette nouvelle lecture du plaisir de la chair, des relations sexuelles entre hommes et femmes, la guerre des sexes trouve alors son apogée. Despentes qui ne renie pas ses positions féministes, nous livre son « constat d’urgence » en instituant l’homme comme le bourreau et la femme comme la victime, et corrobore à la déclaration de guerre à laquelle se livre dans le même entretien Catherine Breillat qui appelle à « se libérer du membre érigé ».


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Leurs transgressions relèvent à la fois du dégoût d’être un grenier que l’on explore, un récipient dans lequel on se vide, ou une viande que l’on palpe et triture ; leur écriture de la vérité, de la sensualité frustrée, du refus d’appartenir plus longtemps au désir macho et égoïste des hommes, s’ajoute à la volonté consciente ou non, de répondre à ce fameux précepte balzacien, comme le souligne Christian Authier, Le nouvel ordre sexuel : « Indiquer le désastre produit par le changement de mœurs est la seule mission des livres. » Jusqu’ici, les hommes s’étaient accaparés d’une littérature érotico-pornographique sans relief : « C’est très exactement le monde bourgeois qui continue, où quelques obsédés de violence virile qui se croient des prophètes conchient les femmes, leur écartèlent la moule et les font mourir en les baisant tant ils haïssent d’avoir envie d’elle » écrit Benoîte Groult. Cet érotisme masculin, décrié par certaines comme Despentes, et rejeté parce que véhiculant des valeurs purement masculines, et humiliantes pour la femme. Mais pour cela, la transgression doit avoir lieu. Elle se fera par le biais d’une sexualité entièrement dévoilée, c’est-à-dire par une pornographie à l’état pur. Ce sera par exemple la voie extrême qu’explore Catherine Millet, et par laquelle, au printemps 2001, le scandale éclate : « Catherine Millet est une baiseuse exhibitionniste qui raconte par le détail comment elle se fait prendre, par combien, où et quand. Elle présente un livre technique et glacé où le plaisir est absent, où seule compte la nécessité de partouzer, de retrouver des corps sans tête, des sexes sans fin » s’insurge Christine Ferniot dans le magazine Lire. Reste tout de même que La vie sexuelle de Catherine M. demeure un livre véritablement audacieux, dont l’impudeur aurait été inimaginable dix ans plus tôt. Sur la quatrième de couverture l’éditeur écrit d’ailleurs : « Bien connue dans les milieux de l'art, auteur d'essais sur l'art contemporain et monographies consacrées aux artistes d'aujourd'hui, Catherine Millet entreprend de raconter sa vie sexuelle. Avec une crudité et une clarté dont on reste confondu. » Le ton neutre de Catherine Millet, presque clinique et froid est surtout employé pour souligner le manque d’amour, de plaisir, de vraie jouissance dans ces soirées partouzes où finalement, ne tirent qu’un mince plaisir, quelques hommes qui utilisent la chair comme un instrument. Loin des codes académiques, Catherine Millet ne prend même pas la peine de remonter rigoureusement le fil de ses souvenirs. Son récit ne suit d’ailleurs aucune chronologie ; la relation des événements est non datée et la description des scènes sexuelles, distribuée selon quatre chapitres : le nombre, l'espace, l'espace replié et détails. « Je suis entrée dans la vie sexuelle adulte comme, petite fille, je m'engouffrais dans le tunnel du train fantôme, à l'aveugle, pour le plaisir d'être ballottée et saisie au hasard. »  Doté d’un incipit déroutant, La vie sexuelle de Catherine M. s’inscrit bien dans l’esprit du XXIèmesiècle qui s’est à présent affranchi des vieux tabous, et des interdits jusqu’ici indéboulonnables ; la pudibonderie ne sévit plus ; lui succèdent l’esprit libertaire, la tolérance, l’hédonisme et le permissif. Suivant librement le cours de l’époque, Catherine Millet se livre volontiers et sans fard à toutes les confessions ; dans ce livre, elle baise « comme elle respire », et ne s’obligeant à aucune construction véritable, nous offre un récit à la fois débridé et tout entier conduit à la première personne. Avec la publication de cet opusqui reste néanmoins d’un ton très littéraire, sonne l’ère de l’individu, du droit au plaisir et de l’épanouissement personnel. Dans un autre registre Baise-moi, film de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi, dévoile des scènes de pénétrations, de fellations non dissimulées, amorçant ainsi un tournant décisif, puisqu’elles renversent à la fois les codes classiques[1], et cherchent à modifier notre jugement rétréci jusque-là du film pornographique. Il est vrai que le film pornographique était considéré jusqu’alors comme laid et honteux, mais avec Baise-moi, on prétend s’affranchir de la honte de visionner un porno, de cette réticence à accepter que des images de corps qui s’emboîtent sont agréables à voir. On se voit contraint d’admettre face aux images d’une rare cruauté, que les relations sexuelles sont exclusivement le lieu d’affrontements violents entre hommes et femmes. Joué par deux ex-hardeuses, ce film nous présente une esthétique et une imagerie du porno, qu’elle soit au cinéma comme en littérature, à présent bousculée, et imprègne inévitablement l’évolution des mœurs, et les inhibitions face aux tabous autrefois bien conservés.

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Emmanuelle, film de Just Jaekin, sorti en 1974

 

 

III

 

Et pourtant, « derrière tous nos affranchissements et nos audaces, malgré la lecture de Catherine Millet et la vision du porno sur Canal+, serions-nous un peu « coincés », et pas si épanouis que cela ? » La question de Christian Authier posée en 2002 demeure intéressante et toujours d’actualité. Certes, « la sexualité n’est plus interdite, mais c’est la dictature du code qui parle aujourd’hui le langage de la liberté » écrivait en 1977 (déjà !), Pascal Bruckner et Alain Finkielkrault. Dans l’univers du capitalisme libéral, où la norme sociale est si forte, que la seule libération demeure encore le consumérisme, les marques valorisantes et le désir de la consommation, le cri de guerre poussé par certains écrivains contre un monde façonné par le diktat des apparences et des clichés médiatico-publicitaires en dit long sur les limites de la mode du sexe dans nos sociétés contemporaines. Exemple frappant, Michel Houellebecq qui décrit notre société comme un système du « tout-économique » construit sur les ruines des liens affectifs. Pour l’écrivain, le sexe mondialisé est simplement marchandisé, et il est le reflet de « gens qui ne s’aiment pas ». Dans le même sillage que cette écriture féminine qui dénonce un malaise dans la maison des femmes ainsi que dans la maison des hommes, Houellebecq s’en prend au pseudo libéralisme sexuel qui n’est selon lui qu’une extension du libéralisme économique, et ainsi « tout comme le libéralisme économique sans frein, et pour des raisons analogues, le libéralisme sexuel produit des phénomènes de paupérisation absolue » Ainsi, à l’image de Tisserand dans Extension du domaine de la lutte, beaucoup d’hommes seront des vainqueurs ou semi-vainqueurs dans le domaine économique, mais resteront néanmoins d’exemplaires vaincus dans le domaine sexuel. La raison en est très simple : dans les rapports sexuels et sentimentaux occidentaux, priment la honte de son propre corps, l’égoïsme, l’intellect, l’hygiénisme, voire le désir de détruire. « Au secours ! Libérez-moi ! » crient alors certaines femmes comme Isabelle Sorente dans L. « Je veux jouir ! Je veux aimer ! Je veux jouer avec un sexe d’Homme rigide et durcissant ! Je veux être baisée ! » Le désarroi est très grand. Nous sommes, à l’image de cette jeunesse bobo, « pris entre l’enclume du prêt à jouir (« Ne pas savoir aimer mais seulement consommer » Isabelle Sorente) et le marteau tenace du principe de réalité » Christian Authier. Malgré les interdits que l’on franchis un par un, les tabous qui cèdent progressivement, ou encore la libération des mœurs, le marketing identitaire est tenace, le terrain du capitalisme est grand, et cette pseudo-révolte semble faire le lit de cette société marchandise ou les produits standardisés, appelle au « think different », à la « diversité sexuelle et raciale » mais emboîte le consommateur dans un phénomène narcissique de masse en le gratifiant d’une appartenance globale. Dans un entretien au Figaro magazine, Sollers et Messier eux-mêmes appelaient à la révolte et à la provocation qui étaient, selon eux, « assurément un devoir ». Ainsi, on est « anticonformiste à l’unisson (…) on nargue des traditions éteintes », dit Alain Finkielkrault. Certes, les codes changent, sans pour autant qu’il y ait une vraie remise en question de l’ordre social. Bien au contraire, le « Je bande donc je suis » que clame Erik Remès, c’est-à-dire ce droit à la jouissance, se transforme très vite selon les codes sociaux, et la norme économique en un devoir de jouissance. « Chacun se débrouille comme il peut, chacun fait ce qui lui plait. C’est le petit air désenchanté de ce tournant de siècle, la ballade des yeux bandés. Passé les bornes, on devient borné » écrit avec justesse Marie Nimier dans La nouvelle pornographie. Que nous reste-t-il alors ? Nous sommes désormais sans espoir de transcendance. Pas la moindre parcelle d’humanité à l’horizon. Il ne nous reste peut-être plus qu’à nous amuser à n’en plus finir. Nous oublier, en noyant notre désarroi dans une fête sans fin. Car « s’amuser, nous dit Guillaume Dustan, c’est la vraie destination de l’homme. »[2] Les Raves, boîtes, techno parade et toutes les Gay prides sont à la fois le lieu de consommation de produits illicites, mais également pour une nouvelle génération d’auteurs un endroit où demeure l’esprit communautaire. Pour Dustan par exemple, les night-clubs, ou les backrooms sont des endroits très importants, parce que là-bas, « tout le monde est une star ». Nous pourrions ainsi échapper aux prédictions de Palahniuk qui affirme que nous « sommes tous les enfants oubliés de l’Histoire, élevés par la télévision dans la croyance qu’un jour on sera tous millionnaires, stars du rock ou du cinéma » alors qu’évidemment, rien de tout cela ne nous arrivera jamais. À cette quête narcissique sans issue, résonnent le Queer, le freak… Beigbeider, ou Dustan en son temps, trouve une transcendance à notre ego égaré, dans l’esprit festif et le beautiful people. Dans les boites, pour Houellebecq ou Dustan, chacun souhaite simplement avoir un nom : « chacun s’y conduit au mieux, essaie de passer le meilleur moment possible, en harmonie avec tous, et (...) a là cette estime de chacun pour tous, qu’on ne voit jamais dans la vie. »[3] Bref, derrière l’ivresse narcissique de cette nouvelle écriture, derrière le miroir d’une société qui ne finit plus de se regarder le nombril, et de suivre le sens de la norme capitaliste, c’est l’expression d’un vrai désarroi qui nous interpelle à travers cette génération X qui prétend réinventer les codes de la pornographie au détriment de l’érotisme, et de tout romantisme.

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Laetitia Casta en couverture de ELLE, juillet 2019

 

 

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Bibliographie indicative :

Essais :

Christian Authier, Le nouvel ordre sexuel, Barthillat

Françoise Héritier, Masculin/Féminin, la pensée de la différence, Odile Jacob

Stéphane Zadganski, Autour du désir, Le Passeur

 

Romans :

Christine Angot, L’inceste, Quitter la ville, Le livre de poche, Vu du ciel, Folio

Catherine Cusset, Jouir, Gallimard

Annie Ernaux, Une passion simple, Se perdre, Folio-Gallimard

Stéphane Guibourgé, Le train fantôme, Flammarion

Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte, Les particules élémentaires, Plateforme, J’ai lu

Claire Legendre, Making-off, J’ai lu, Viande, Le livre de poche

Catherine Millet, La vie sexuelle de Catherine M., Point Seuil

Marie Nimier, La nouvelle pornographie, Folio

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Cet article à été écrit en 2002 et réactualisé en 2009.

 

(Paru dans les Carnets de la philosophie, Hors-série H9, Août 2009.)

 

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On peut également retrouver cet article, dans mon ouvrage, Les Âmes sentinelles, paru aux éditions du littéraire, en juin 2011.

 

 

 

 

 

 

 

En couverture : 
Egon Schiele avec un physalis, de Egon Schiele© Master Collection

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[1] Il est à noter que ce film est sortie dans des salles de cinéma non classées X.

[2] Technikart n°52

[3] Guillaume Dustan, Le génie divin, J’ai lu.

 

Commentaires

  • N’oublions pas au nombre des pornocrates féminines notre chère ministre Schiappa - laquelle il est vrai, en féministe qui s’ignorait encore, se borna à labourer les fantasmes masculins les plus violents et les plus éculés.

  • Passionnant et lucide, merci de nous avoir livré cet état des lieux. Je partage votre constat.

  • Ces écrivains pathologiques avaient leur place en HP... pas dans les librairies

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