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« L’Événement Socrate » ou la naissance de la philosophie

En 399 av. J.-C., est condamné à mort par une respectable cité, un homme dont le seul but était d’améliorer les institutions de l’État, de découvrir le vrai, et de rendre libre. La mort de Socrate est un événement majeur dans l’histoire de la pensée occidentale. Cette recension est d'abord parue dans la revue en ligne Boojum, et elle est désormais en accès libre dans l'Ouvroir

ismard.jpgPaulin Ismard est maître de conférence en histoire grecque à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, et membre de l’Institut Universitaire de France. C’est donc plus en historien qu’en philosophe qu’il aborde la cruciale questions « Socrate ». L’Événement Socrate, se propose de raconter un moment unique de notre histoire, un événement qui changera notre manière de penser et de voir, celui de l’avènement de la philosophie et de la dialectique, dont le nom est Socrate.

 

Naissance de la philosophie

Cet homme qui n’a rien écrit de son vivant, n’en a pas moins eu des disciples. Nous pourrions même dire que tous les philosophes depuis sa mort, sont ses disciples. À commencer par Platon lui-même qui le revendiquait. Et pourtant, ceci n’est pas véritablement la question que se pose l’auteur de ce brillant essai. Son enquête, très fouillée, et passionnante, prend naissance dans « l’affaire Socrate », c’est-à-dire le retentissant procès dont il a été la victime en 399 av. J.-C. Ce procès est un moment unique, car, il est le procès d’un homme, dont la figure est bien connue des athéniens, et qui est philosophe. Comme Freud, plus tard, qui systématisa la psychologie et inventa la psychanalyse, Socrate systématisa la pensée, et inventa la philosophie telle qu’on la pratique aujourd’hui.

En 399 avant notre ère, Socrate fut donc accusé par Mélétos de ne pas reconnaître les dieux traditionnels de la cité, d’avoir introduit de nouvelles divinités et de corrompre la jeunesse. Hélas, nous ne disposons pas des minutes de ce procès retentissant, et sa version officielle nous été transmise seulement par Platon, dont on connait aujourd’hui encore l’admiration philosophique qu’il vouait à son maître.

Paulin Ismard se propose donc de mener l’enquête, et, d’éclairer avec la rigueur du chercheur, les raisons historiques de sa condamnation, et les vraies raisons de la subversion socratique, résidant tant dans les positions politiques du philosophe, que dans son mode de vie et sa pédagogie.

 

Des Pères de l’Église aux sans-culottes, de Diderot à Maurras, le procès retentissant de ce philosophe hors-norme fit de « Socrate » un événement unique dans l’histoire de la philosophie. Il cessa d’être revu et corrigé, utilisé, et colporté au fil des siècles, soulignant nos diverses lectures de la démocratie athénienne, et les multiples réécritures de l’événement, et les conditions d’exercice de la démocratie au fil des siècles.

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Paulin Ismard

 

Paulin Ismard, L’Événement Socrate, Flammarion, « Champs-histoire », octobre 2017, 304 pages.

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