On pourrait imaginer un musée dans lequel les morts et les vivants se mettraient à parler ensemble. Que se raconteraient-il ? C’est sûrement la question que s’est posée Gérard Macé. Réponse : ils se raconteraient très certainement les mêmes récits. C’est donc autour de cette idée, je n’en vois pas d’autres, que l’auteur a réunis ces quatre textes, convoquant tour à tour Pierre Clastres, Marcel Griaule et Georges Dumézil, afin de montrer que, si tous les hommes n’habitent pas le même sol ou le même sens, ils partagent en revanche les mêmes récits, et c’est ce qui les fait appartenir à la même communauté.
georges dumézil
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Le temps des récits ou le goût de l’homme
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Maurice G. Dantec : Mega-Machine(s)
Pour faire suite à la disparition de l'auteur du polar millénariste Le Racine du mal, je republie ici l'article que je lui avais consacré dans Le Journal de la culture en 2005 pour son Cosmos inc.
Maurice G. Dantec : écrivain rock, écrivain culte pour certains, cyber-auteur, romancier de destruction massive, fou délirant, chrétien déviant, punk-anarcho-réactionnaire, était largement inspiré de ses maîtres : Duns Scott, Saint Thomas d’Aquin, Frédéric Nietzsche, Ernest Hello, Joseph de Maistre, Léon Bloy, pensant, et dialectisant avec le monde et ses éléments.
En 1993, il avait publié La sirène rouge, en 1996, Les racines du mal, en 2000, Le théâtre des opérations, 2003, Villa vortex. Puis il s’est mis à être de plus en plus seul. Cette solitude, il la devait à une exigence de fer, et surtout, des textes de plus en plus hermétiques, opaques, ainsi que des prises de positions souvent malheureuses. Revenu au roman policier de ses débuts Les résidents paru aux éditions Inculte ; il prophétisait la mort rapide du monde occidental. -
Entretien avec Chantal Chawaf
Chantal Chawaf est une femmes de lettres, née en 1943 à Paris. Elle publie son premier livre en 1974. C'est Antoinette Fouque qui qui accepte son texte au sein de sa maison Les éditions des femmes, inaugurant ce que la critique de l'époque appelara l'écriture féminine (aux côtés d'Hélène Cixous, Catherine Clément, Julia Kristeva et Luce Irigaray). À travers son œuvre, Chantal Chawaf explore les thèmes de la relation mère-fille, du couple, de la guerre et de l'angoisse, se munissant des outils du langage et de l'écriture pour libérer la partie non verbalisée du corps et de la féminité, et donner ainsi voix à l'expérience directe intime d'une façon rarement abordée en littérature. À l'occasion de la sortie de son roman Les obscures, j'ai rencontré Chantal Chawaf au sein de la vénérable maison dirigée par Antoinette Fouque au 33 rue Jacob, à Paris.