Lettre ouverte d'un indigné à Stéphane Hessel
Suite au succès fulgurant, presque insensé, et même indécent, du livre de Stéphane Hessel Indignez-vous, je me suis bien sûr procuré le texte, et m'y suis plongé avec une certaine curiosité, et non sans une sorte d'appréhension, me demandant ce que l'on pouvait bien trouver de si révolutionnaire dans cette feuille de chou. Était-il un agitateur, un factieux, un insurgé, un meneur, un révolté ? Enfin quoi, pourquoi tant de vacarme ? Au-delà du projet, tout à fait honorable, et cohérent avec les engagements de l'auteur durant la Seconde Guerre mondiale, j'ai essayé de comprendre, le titre mis à part, titre qui est charmant et qui a dû plaire au point de déclencher ce séisme phénoménal, surtout en période de fêtes, j'ai essayé donc de lire et de comprendre ce texte et son phénomène. Or, je tiens à préciser, suite à l'avalanche de remarques courroucées qui ont suivi la publication de cette mise au point que j'analyse presque essentiellement le phénomène de librairie et ses attendus supposés, plus que l'auteur-résistant lui-même. Je me garde bien de le remettre en cause, ni même de remettre en cause son combat qui fut celui d'une vie. En réalité, j'analyse notre barbarie moderne, et comment celle-ci peut encore, si elle le peut, répondre à l'injonction du résistant. Je précise bien sûr, que mon analyse se place en-dehors des sentiers rebattus de l'indignation à peu de frais dans son canapé, ou derrière son écran d'ordinateur, où là, forcément il ne coûte rien de s'indigner. Après m'être mis à mon bureau, pris ma plume et rédigé cette lettre, que j'ai ensuite envoyée à Stéphane Hessel him-self, via son éditeur, Joseph Vebret m'a demandé de publier cette tribune dans le numéro 1 de Chroniques d'actualité, ce que j'ai gentiment accepté. Je vous préviens, je n'y suis pas allé de main morte. Et encore heureux finalement... La voici désormais disponible dans l'Ouvroir.