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Entretien avec Robert Jacquot .La spiritualité à l’heure des IA

Robert Jacquot est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages dans lesquels il développe une méditation personnelle sur les mondes visibles et invisibles. Dans ce nouveau chapitre, il ajoute à une œuvre unique, L'homme déshumanisé a la recherche de son cœur perdu (Éditions de La Bruyère, 2024). Ce à quoi l’on assiste aujourd’hui, c’est une remise en cause très profonde de l’humanité de l’homme par les IA, et de l’humanisme des Lumières par le transhumanisme. Ce fut l’occasion d’une rencontre et d’une longue causerie sur une possible déshumanisation d’un homme qui ne recherche pas le progrès mais son cœur perdu. Rencontre

déshumanisé.jpegMon cher Robert Jacquot, vous faites paraître un nouvel ouvrage, qui est une sorte d’ouvrage-testament, un ouvrage important, et qui questionne l’avenir de l’homme. Nous sommes sur le point d’entrer dans un siècle de déshumanisation de l’homme. Que voulez-vous dire ?

 

Votre incipit que vous placez sur le ton de l’interrogation au sujet du devenir de l’homme, m’interpelle forcément. Ce primate[1] dont on dit qu’il est devenu homme raisonnable, s’essaie à vivre dans le chaos qu’il se crée lui-même, par son besoin quasi exclusif de vivre dans le monde manifesté extérieur à lui, oubliant le sien intime caché dans son cœur. Eh bien, en retour, aujourd’hui ce monde extérieur finit par l’indisposer, jamais satisfait. Certains s’y laissent couler sans résistance, le manque de considération des autres à leur égard, la non reconnaissance de leur fière identité, finissent par les rendre indifférents à la vie sociale ou alors ils adoptent un comportement rebelle agressif.                                

 Le primate a grandi en oubliant son cœur au fil des siècles, il méconnaît son rôle et son importance, l’Amour a perdu de sa puissance créatrice qui devait le transformer adulte, la Raison est devenue le seul fil conducteur de sa vie dans le labyrinthe qu’est le monde des formes ici-bas. L’homme récolte ce que lui-même sème, que ses prédécesseurs ont semé et légué, et que lui, toujours le même, continue de faire fructifier. Le jeu de la vie sous le seul angle matériel de sa manifestation, le dévore depuis des décennies. Il a voulu tenter l’expérience de s’affranchir de ses idoles, dieu en dernier, pour se prévaloir d’être son propre maître, devenir ainsi un « dieu en puissance ». Pour ce faire, un certain 14 juillet 1789, il a saisi cette opportunité ‘unique’ de se définir sans dieu, c’est à dire sans le support de la religion, ses prédicateurs ne devaient plus envahir la sphère sociale, surtout le domaine psycho-mental de sa pensée, à compter de ce nouveau jour d’éveil là ! La Raison l’emporta sur la mal comprise transcendance, sa première conquête s’appela liberté. Elle consista à laisser l’homme penser librement par lui-même, sans aides extérieures, visible et invisible… ! Il s’aperçut très tôt et vite, qu’il fallait y adjoindre l’égalité et la fraternité, car sans ce tripode, la liberté s’évanouissait dans son nouveau vide mental créé, refusant le soutien du « sacré ».

  Les prémices de cette volonté d’émancipation collective trouvèrent à s’exprimer en 1789. Écrire le frontispice de l’histoire de ce 14 juillet 1789, pourrait se formuler avec ces premiers mots : ‘’Au commencement…’’, pour symboliser l’importance de l’avènement d’un temps nouveau, paraphrasant ceux énoncés par Jean au début de l’Évangile qui lui est attribué (1.1-14) ou ceux mis en frontispice du premier chapitre du Livre de la Genèse. La fracture que fut en 89, la rupture avec le continuum monarchique de la vie, voulue pour rompre avec « les passés », fut si forte et si déterminante qu’il y fut mis de la violence. La métamorphose naquit dans la douleur. On pourrait puiser dans ce temps révolutionnaire de 89, une analogie pour analyser le mouvement de bascule présent, dont les humains sont l’objet, sans percevoir de quel côté doit se faire leur retournement.                                                                                                                                                

  Je crains que la déshumanisation lancée ne puisse éviter le passage par la douleur, à plusieurs niveaux, mental, social et sociétal. Il est encore bien trop tôt pour dire quelles seront les conséquences certaines sur le psychisme des individus, et donc sur le devenir de la vie de l’homme. Sans doute doit-on s’attendre à l’émergence d’un autre modèle humain, selon les coups qu’il recevra et les contrecoups que recevra son mental. N’oublions pas qu’aujourd’hui son cerveau est en première ligne pour dire « j’existe », son cœur de moins en moins consulté, relégué aux oubliettes. Un jour viendra par nécessité de connaître enfin pleinement ce que signifie la vie. Pour l’instant, elle est cet amalgame alchimique composé d’un corps bio-organique dense et de son mental impondérable subtil qu’est le penser.                         

 Le jour où l’homme s’éveillera, car pourquoi devrait-il disparaître s’il est porteur de (la) Lumière (!), l’évolution c’est à dire l’impact du temps sur son corps organique pourrait en modifier l’apparence, rien ne changera dans son intérieur subtil profond, logé dans son cœur. Son cœur demeure le témoin porteur du lien que son corps maintient avec les énergies du Ciel et de la Terre pour lui confier l’élan vital dont il a besoin. Certains parlent de l’âme. À ce moment-là, l’humain éveillé va devoir payer la rançon de ce trop-plein de libertés obtenues et de libéralisme octroyé sans limites, lesquels ont mis leur dévolu sur son intellect, estompant les liens arrimés à son cœur chargé de lui donner l’énergie, la vitalité dont sa forme incarnée a besoin. Il y va de la survie d’une forme d’humanité qui se laisserait déshumaniser presque par passivité. L’individu devra payer sa dîme tôt ou tard, s’il veut poursuivre son parcours vivant sans se départir complètement des règles mises par sa collectivité, car elle continuera de lui apporter les nourritures terrestres celles-là, pour le tenir en vie, ou quasiment !                                                                                                                                            

La survie du survivaliste responsable, est possible temporairement et exceptionnellement, seulement lorsque le nombre des décidés, demeure relativement faible. Quant aux engagés enragés de technosciences, l’autre frange des humains, progressistes à tout crin, on ne peut encore répondre de l’issue à terme, des effets des nouveaux biens sophistiqués mis à la disposition de tous. Les outils créés sous l’égide de l’I.A. et aussi l’effet mode du transhumanisme, se proposent, ou bien qui sait, vont s’imposer. Leur entrée dans la vie des humains, leur comptabilité non seulement avec leur cerveau, aussi avec leur cœur, au final leur acceptation, c’est à dire au fond leur présence indispensable, tant dans la sphère publique que celle privée, feront l’objet de tests avant d’être les moteurs et motivations, régulant le futur monde des humains dans cette future nouvelle vie, dans moins d’un siècle, pour l’heure cela reste encore à démontrer [2]. Mon ouvrage se propose donc d’éveiller les cœurs des humains sur les dangers qui empoisonnent leur vie actuelle et future, ce qu’autrefois on appelait « l’espérance ». Certains s’en rendent déjà compte, lorsqu’ils se perçoivent égarés et soumis.

                                                        

     Cher Marc Alpozzo, votre désir de me demander quelle est ma lecture du futur temps du monde des hommes, a émoustillé tous mes sens. Je vais essayer d’être le plus direct et le plus concret pour rendre accessible ce que j’aimerais transmettre. Non par vanité ni prétention. Mes écrits sont la traduction sur le papier, de messages furtifs que mon cœur reçoit épisodiquement sans le vouloir, simplement en écoutant ce qui advient à l’intérieur de « soi », en silence, lorsqu’on s’éloigne du monde extérieur, notre monde à tous sur la planète. On pourrait représenter ce dernier comme une matrice emplie d’ondes d’énergies, à l’intérieur de laquelle toute vie baigne, les nôtres, en particulier, y séjournant durant un court temps, accumulant l’acquis des précédentes sans rien en rejeter, sans tri pensable de ce legs commun dans lequel nous ne pouvons nous échapper. Nos mémoires individuelles en récupèrent occasionnellement quelques bribes, parfois déformées, c’est « la matière virtuelle » dont le mental cérébral se sert pour penser et émettre… ! Bref ce legs est le produit de ‘’l’Ordre’’[3], comme le voulaient les Anciens en leur temps, lequel ordre signifiait pour eux harmonie du possible entre les modes de gouvernance appliquées aux humains vivants dans l’espace de leur « Mare Nostrum » et leurs désirs personnels cachés. Ce possible, souvent ensanglanté par la nécessité de se faire la guerre, se caractérise par les richesses des civilisations, nos aînées, dont la synergie entre leurs singularités est présente aujourd’hui dans le tronc commun de ce passé. Nos mémoires en sont les héritières.                                                                             

 Aujourd’hui la déshumanisation en cours, résulte de cette dis-harmonie, dès lors que ‘’l’Ordre’’ ne correspond pas à ce que pense l’individu de ce qu’il devrait être, - à torts ou à raison. Alors il se recentre sur lui-même, ce que veut dire ‘’s’enfermer’’. L’individualisme est né des relâchements consécutifs des libertés accordées, oubliant égalité et fraternité, lesquelles conditionnaient sa liberté, comprendre qu’il lui fallait donner sa part à la collectivité pour consolider sa présence active durant son temps de vie.

        

    La déshumanisation veut dire que les formes d’humanisme issues de l’original, mises à l’essai pour initier un cadre institutionnel gérant la vie des peuples occidentaux, ont achevé leur temps, dès lors que de nouvelles idéologies apparaissent actuellement pour les remplacer.

   Les gouvernances démocratiques qui ont baigné dans l’humanisme depuis 89, sont désormais chahutées. Certaines s’interrogent, du haut en bas de l’échelle sociale avec des attendus, et des intentions opposées. Elles sont sur le point de rejeter leurs acquis ainsi que leurs valeurs, pour « se livrer corps et âme (!) » au soit disant feu libérateur, promis par les nouveaux progressistes, sûrs de leur foi en leurs penser doctrinaire, sans cœur. De nouvelles idéologies, s’implantent dans la matrice sociale.

 

    Après, plus de deux siècles (1789-2020) d’establishment en Occident traversé, l’humanisme vécu n’a donc pas pu conclure à l’universalisme espéré en pensée, constatant son irréalisme en pratique. Le social a fini par contourner les intentions de la métaphysique. Plusieurs révolutions (1830, 1848 pour la France) et au moins les deux grandes guerres mondiales ont eu raison (quel mot !) des intentions pures des philosophes, orientés sur un essentiel commun s’appuyant sur la science, pour détrôner l’omniprésence de la religion majoritaire, trop puissante à leur goût, et d’une pierre deux coups, la monarchie.

  Dès lors que l’oubli et le rejet de ce legs philosophique idéalisant l’homme sans dieu s’estompent, que cet idéalisme ne franchit plus le présent, ou si peu encore, l’humain se heurte à la barrière commune mise par nos conscients actifs complètement tournés vers la matière, à titre personnel ou collectif, ou bien parce qu’une idéologie se présentant novatrice, l’attise pour s’imposer et l’enfermer ensuite. Le cercle des vices de l’Ouroboros maintient leur espace fermé dans lequel les humains devront vivre encore longtemps.                                                                                                     

   Aujourd’hui, de tous les cerveaux, ceux de l’Occident porteurs de mémoires, se voient tournebouler par de nouveaux courants de pensée. Nous assistons présentement à l’éclosion d’une orientation sociale et sociétale novatrice de la civilisation des terriens, pointant sa direction à la marge subversive, sans être volontairement révolutionnaire, du moins pour l’instant, un peu partout sur terre. Cette pseudo révolution a déjà pris pied en Europe et Amérique du Nord depuis quelques décennies.                                                                                                   

   Les technosciences et l’I.A. d’un bord, et le transhumanisme purificateur de l’autre, ce dernier désirant prendre la place de l’humanisme maltraité, entrent en synergie par une curieuse simultanéité de leur présence dans les cerveaux, facilitant l’accélération de leurs empreintes partout sur la planète. Ils sont les deux piliers du nouveau temple séculier à construire par une nouvelle humanité et par suite dédié au nouveau modèle d’homme.

   L’enjeu pour cette nouvelle humanité sur les 2 000 années à venir de l'ère astronomique du Verseau commencée, dont je parle dans mon livre, repose dès maintenant sur l’engagement des humains à respecter les conditions de vie future encore possible sur la planète, sans contrevenir aux lois naturelles, tel que le laisserait entendre le changement climatique.

   Donc en premier, apprendre à vivre dans le courant du fleuve des énergies reçues sans jouer au demiurge avec elles, ensuite si possible « se choisir une vie » conforme aux lois cosmiques, sans manifester une supériorité temporelle factice, oser se demander quelle place chaque humain doit prendre pour exister, au pire survivre !

    Reprendre le sens de la finalité de son passage sur terre, serait à la portée de tout humain s’éveillant responsable, par ses efforts pour se réjouir de la vie, qu’il n’a pas demandée, pour surmonter la vision forcément tragique qu’il en a, s’il n’en surmonte pas les souffrances physiques, morales et psychiques. Tout un travail, une volonté, des actes, des efforts, cela s’appelle le chemin conduisant à l’éveil. Alors la déshumanisation aura perdu son sens direct. Une nouvelle humanisation consciente serait à souhaiter pour que la vie soit une joie. Déjà prendre conscience de sa propre vie, serait bien, et à travers elle, aider les autres à prendre conscience de la leur, tel est le chemin menant à la compréhension que tout est un.

 

 Face à la déshumanisation de l’individu isolé et de celle collectivement menée, on voit bien la déception ou le désarroi dans les cœurs parmi les plus passifs, aujourd’hui. Les non-engagés silencieux, conservateurs par nature, refusent d’entrer dans une nouvelle voie idéologique, obscure à leurs yeux, surtout à leur cœur. Quant aux nouveaux convaincus donc progressistes, ils n’hésitent pas un instant à confier leur intelligence au diable, quitte à y perdre leur cerveau, transformé ou pas, (leur cœur déjà dévoré), dans un projet de vie à terme « forcément » révolutionnaire.                                                                           

 

 La proclamation de la liberté individuelle accordée aux humains, criée sur la place publique aux temps révolutionnaires des années 89 et suivantes, en France et en Amérique,  fit tache d’huile dans les pays européens que nous osons encore nommés des démocraties, par opposition aux autocraties, qui tardent à franchir la barrière psycho-mentale, via le politique, pour « affranchir » leur peuple, c’est à dire les aider à s’épanouir individuellement, parachever « leur évolution »...                                                                                  

 La Vie de l’homme n’est pas celle que les règles de son milieu de naissance l’obligent de respecter, qu’on lui apprend avec force, au besoin. La Vie est bien plus que tout ce qui conditionne l’individu, où qu’il vive, « même en apparence librement » ! La Vie est le don reçu, qu’il ne faut pas gâcher soi-même ou que d’autres viennent la gâcher, par des croyances ou des mœurs sociales contrevenant à sa joie d’être. Se lève ici l’inéluctable compromis des concessions à mettre pour qu’une communauté, aussi importante soit-elle, satisfasse toutes les parties. De s’épanouir vraiment, soit mettre l’harmonie entre son cœur et son cerveau, les deux logis du mystère de la vie. Un seul ne peut apporter l’équilibre, la sérénité, la sagesse et cette joie d’être ineffable, sans l’autre. La déshumanisation en chemin, est en ce sens destructrice parce que tout est mis en œuvre autour de l’humain, pour séparer ses deux organes, faisant en sorte de négliger la place de son cœur durant son aventure de vie terrestre. Cette dissociation met en péril son comportement, et à terme son équilibre mental par détournement du corps émotionnel de la place qu’il occupe sur l’arbre humain, à force de lui apprendre à remiser ses émotions et ses sentiments dans la vie publique, au travail par exemple. Cela a tendance à déteindre dans sa sphère de vie privée, si l’on veut bien accepter de percevoir autour de soi, les ruptures d’amour, les actes de colère déchirant la vie des couples, les exactions passant à l’acte, censées être jugées par la loi parfaitement ! La justice des hommes peut-elle répondre à tous les cas de souffrance de manière juste, exemplaire et parfaitement admise ? Refluer ses ressentis dits précédemment dans le non conscient ou les empêcher de s’exprimer par maintes techniques enseignées expliquant comment l’homme doit vivre positivement, avec efficacité et rendement mental maximum, s’aidant de l’I.A., est le grand danger qui guette cet humain pris dans le piège à très court terme. On ouvre la porte à d’autres souffrances que l’on dira psychiques, celles-là. Nous allons de plus en plus dans cette direction. Dit comme cela, laisserait penser que l’avenir de l’humain sur terre est sombre ! Dès lors, leur parler d’aller sur la Lune ou un jour peut-être sur Mars, est déjà une façon de ne plus croire possible de corriger cette déshumanisation en cours, par la création dans le monde de la matière de moyens matériels imaginés pour s’échapper du mal-être sur la Terre[4], plutôt que de chercher à relier son esprit à « son guide unique qu’est la conscience ». Son monde mental interne aurait besoin de recevoir une juste et claire vision en s’adossant à son cœur porteur d’harmonie, pour rétablir l’homme dans sa destinée. Ce pourquoi la place du cœur, né pour animer un corps organique, a son utilité, non pour souffrir et endurer, hélas le lot de tous, pour quérir ce pourquoi nous devons tous passés par la case Terre, pour se découvrir être. On verra poindre mes affinités de pensée que je défends, acceptant que l’on puisse s’y opposer. La vérité n’appartient à personne. Ce qui compte est le travail de chacun, sur son chemin de vie pour réhabiliter le lien vital et sacré qui anime son cerveau et son cœur. Tout est là, dit et redit.

 

Vous avez écrit une œuvre abondante, questionnant les mythes fondateurs de notre civilisation et leur face cachée. Vous remontez même aux Sumériens de Babylone, aux pharaons de l’Égypte ancienne, au monde gréco-romain, votre interrogation suivant le fil de l’humanité et de son existence, à la recherche de son cœur. Depuis quelques livres, et précisément celui-ci, vous analysez la civilisation des robots, qui nous avez été annoncée déjà par la science-fiction, et notamment l’écrivain Isaac Asimov. Voilà, nous y sommes presque, pour le meilleur peut-être, mais surtout pour le pire. Votre analyse ?

 

Je n’irai pas jusqu’à dire que mon attrait pour le monde des robots n’est pas ma tasse de thé, pour jouer l’humour que cache l’expression anglaise, ce n’est pas mon domaine de prédilection préféré, c’est plutôt un sujet d’étonnement et de réflexion bien sûr.

Pour tout dire, ça m’est une vision de l’avenir, par science-fiction interposée, et désormais par le challenge entre producteurs concurrents, chacun montrant son avancée sur son voisin. À travers l’objet qu’est le robot animé, l’idée de séduire prime pour entraîner l’aventure des vies humaines dans un monde que personne ne peut encore dire ce qu’il sera « vraiment ». Je note plutôt que les plus osés dans cette aventure, les experts influenceurs et autres médias, s’essaient à définir quelle sera la vie future des humains pour leur bien, les préparant visuellement et un peu mentalement, à vivre en cohabitation avec un robot, au travail ou dans « leur chez eux intime ».  Pour l’instant il ne s’agit pas de civilisation des robots, ni de vente dans les supermarchés, il s’agit à mon sens, « de sensibiliser » l’œil des humains, de séduire les plus jeunes pour faciliter leur passage à l’adulte, leur faire croire que ce saut dans la technologie de pointe les rendra plus intelligents, en tous cas plus intelligents que leurs aînés scotchés, lorsque les robots envahiront leur espace et mangeront leur temps mental. Ils devront alors les accepter soit pour en tirer profit soit pour savourer une joie liée à leur possession, ou les deux pour les plus malins ! Les deux réunis, est tout de même moins sûr, en tous cas pas encore démontré.

Mon domaine de penser ne se cabre pas devant le robot, il essaie de l’inclure dans l’espace-temps futur pour en comprendre la finalité. Comment cet objet qui a sa finalité propre, peut-il s’associer à celle de l’humain ? Comment un objet, si intelligent soit-il ou le devienne (les derniers ‘’Chat’’ le prouveraient bientôt) peut-il apporter sa pièce pour magnifier la vie humaine, enjoliver le présent souvent triste de l’homme, le propulser dans un état de bienheureux dans sa chair, plutôt que de devenir psychotique ! Ce serait bien vite croire qu’un objet si talentueux et réactif qu’il soit, puisse combler un individu ou une collectivité dans leurs rapports personnels avec les mondes émotionnels, mentaux et psychiques, ceux intimes de l’isolé ou de plusieurs devenant fans enragés de robots pour vivre ! Finalement, le robot serait-il un moyen ou une fin sans fin, s’interroge Hamlet ?  

 Un moyen se traduit par outil, pouvant servir un certain temps, après on le jette. Une fin sans fin, sous-entend que cet objet devienne le compagnon permanent de l’humain, au point que ce dernier le préférera à quelque ami ou relation devenant infidèle, où l’échange entre humains montrerait sa limite que le couple robot-homme saurait surpasser. Le danger de porter à intelligence le niveau transactionnel entre les partenaires, leurs cœurs s’éloignant, est un risque majeur, sauf à « penser » pour l’instant, avant de le vivre pleinement, que l’humain, un jour, devra inéluctablement s’incliner devant « son » robot, pour lui laisser la place et se laisser commander par lui !                                                                                             

  La science-fiction est nourrissante pour les esprits indigents ou pour ceux en recherche d’extras, en s’éloignant du réel que sont les conditions mises sur terre pour que la vie de l’humain se poursuive sans fin… Je dirais que la Vie ne dépend pas de décisions sortant stricto sensu des cerveaux des humains, c’est Elle et les lois naturelles qui la sous-tendent qui font l’humain, comme toute chose vivante ou pas, d’ailleurs. Le robot est donc un extra issu de l’imagination pensée et bien maîtrisée par le cerveau humain. L’humain pourra donc en tirer quelque jouissance au niveau de ses appétits et désirs, sans oublier son intérêt en matière de profit. Je vois mal comment « cet objet » pourrait apporter le moyen de prodiguer à l’humain, la joie de se relier aux mondes intangibles !                                 

 Les domaines pseudo-spirituels et au-delà, le domaine de la Lumière, ne sont pas des fantasmes, ils apportent la joie infinie, stable, sereine, l’Amour sans ombre, bien au-delà de tout ce que pourrait procurer l’objet robot ou même un être de chair seulement porté par l’amour humain, au cours de son espace-temps de vie temporelle, limitée dans lequel se fait l’échange, la possession ou seulement la rencontre. Le robot ne me parait pas être le chemin menant à l’extase. Il aura son usage donc son utilité, comme le furent les aspirateurs et autres sèche-cheveux, offrant en plus, une offre de dialogue montrant une capacité à suivre une conversation, le tout informatiquement construit à partir d’une extraction de mots, d’une capture d’expressions de langage idoines compréhensibles, préenregistrées et triturées par la machine, transmises ensuite à l’humain l’interrogeant. Pour l’instant, la créativité et la dimension mentale de la réflexion et de l’imagination, appartiennent encore au cerveau, pour un temps… La civilisation des robots est une tournure de l’esprit humain créateur rusé, elle n’a pas grand lien pour ne pas dire du tout, avec ce qu’apportent la méditation ou toute forme de pratique de prise de conscience par l’éveil, une fois le « moi » maîtrisé, non éliminé s’entend.                                                                          

 Une fois encore, science sans conscience [5]n’est que ruine de l’âme. Chacun aura j’espère, la possibilité de choisir le domaine dans lequel il se sentira « totalement » à son aise. Le monde des robots ne peut mener la danse de la vie jusqu’à son apex, car il exclut de passer par la voie introspective qu’est le chemin intérieur conduisant à l’extase, dans le silence.

 

Je pense que l’on peut dire que vous êtes un mystique, en tout cas vos travaux vont dans ce sens, et précisément, vous appuyez vos pensées sur les civilisations anciennes, que vous dites plus superstitieuses mais aussi plus croyantes. L’un n’allant pas sans l’autre. Leur sagesse, dites-vous encore, reposait essentiellement sur des cycles cosmiques, cœur d’abord et raisonnement ensuite, pour établir ce qu’il en sera d’eux dans l’avenir. Croyez-vous que nous ayons perdu notre cœur, trop focaliser sur notre mental, la rationalité l’ayant emporté sur tout, et désormais la matrice, avec pour conséquence une perte encore plus grande du sens de la vie ?

 Vous me gratifiez aimablement d’être un « mystique ». Un vrai mystique ne se montre pas ou très rarement. Il faut le découvrir. Je suis un individu qui a trouvé son chemin de vie, et c’est déjà beaucoup. Le sens de la vie repose sur tout ce qui est et est constitué de vie ou pas. Comment l’appréhender ? Les organes, le mental, le cœur, etc., sont des noms donnés par la science appelée biologie, neurologie, cardiologie, etc. La Vie est bien plus que cela. Elle est celle qui offre, pour le moins sur Terre, à un vivant du règne le plus à même de le concevoir, la possibilité temporaire d’en parler. En parler à sa manière, exige de l’avoir pensé en amont, trituré à partir de ce qu’il croit savoir. Il ne peut donc parler du sens de la vie dans sa totale complétude. L’homme reste un parleur sur toutes choses, à partir de ses appris, donc il ne peut répondre à la question posée sur son sens, n’ayant aucun appris objectif ni mémoire invariante, sur ce sujet.

    La Vie est le terme choisi depuis la nuit des temps pour exprimer les ondes porteuses d’énergies, certaines capables d’initier « la matière », un électron, un photon par exemple.

Ces ondes sont les « véhicules » de toute forme de vie pas encore manifestée, ou sur le point de l’être, visible ou non, circulant dans l’espace sidéral dont la partie saisie par l’homme est appelé l’Univers visible, lequel n’en serait qu’un parmi d’autres coagulés. La Vie est l’animation résultant des interactions des ondes entre elles, libératrices d’énergies, donc de leur polarisation et des chocs cataclysmiques exprimant leur puissance. Lors de leur mutation, elles se libèrent de leur potentiel énergétique pour donner spontanément naissance à ce qu’on nomme la matière (les premières subparticules). Ces mutations ou métamorphoses expriment le transfert d’un état en un autre état énergétique, ce qu’est la Vie, le don de passer de l’immatériel à celui qualifié matériel, de l’invisible au visible pour le dire avec les yeux. La Vie n’appartient donc pas au mental humain, ce dernier est bien incapable d’en parler – ce que j’essaie d’écrire ici avec mes mots... ! La vie peut se révéler à celui qui sait écouter son cœur. Par le truchement de son organe physique, il comprend que ses battements traduisent l’assimilation d’énergies de Vie, dont les origines sont dans le Ciel et dans la Terre, lesquelles par condensation nourrissent le véhicule organique appelé sang, charge à lui de la distribuer dans tout le corps « pour l’animer ». Le chemin est celui du souffle ingéré dans les poumons, les artères puisant autant que de besoin pour permettre au cœur d’accompagner le recyclage du sang et maintenir « la qualité » de Vie. C’est l’histoire du vivant, à travers la chaîne des vies des générations, transmettant par leur sang, une partie de leurs mémoires. On ne parle pas du sens de la vie ici.

    Donner ma réponse à la question posée du sens de la vie pour se demander s’il y a perte de sens aujourd’hui, plus qu’auparavant, m’autorise à dire que « son sens » demeure inchangé à travers le temps. L’espace et donc le lieu, impriment une connaissance liée à ce lieu, donc le sens de la vie dépend des connaissances libérées dans les cerveaux, de leurs croyances, traditions chamaniques, ou scientifiques sur la vie. Quant à son essence, ce dont il s’agit dans la question, le sens de la Vie demeure un invariant permanent, au-delà du pouvoir de la pensée des humains, à savoir ce qu’il est et est toujours, lesquels essaient de le caler sur la naissance supposée de la dite Création de (des) l’Univers. Ce sont les mots de penseurs es-qualités savants, qui s’essaient à lui donner « son sens ». Dans ce cas, on peut dire que le sens varie avec les certitudes contenues dans leur cerveau et que donc, avec le temps, le sens de la Vie peut changer selon les appris des humains, persuadés d’en détenir la totale compréhension. De mon point de vue, ce n’est pas parce que le cœur des hommes est perdu ou sur le point de l’être, suivant ma thèse, que le sens de la Vie en serait affecté aujourd’hui. Que certains aient la sensation de perdre la présence de leur cœur, ne les privent pas de vivre, qu’ils se rassurent, leur vie organique et psychologique s’adaptera en baisse, sauf à ne pas supporter « leur vie » plus longtemps… ce qui devient une autre question parce qu’un autre sujet de réflexion s’ouvrirait ici… ! Laissons leur subjectivité s’exprimer et combattre leur part d’objectivité temporelle, dontc temporaire. L’immuabilité de la présence de la Vie est pour moi la condition sine qua none du maintien de la vie dans l’espace-temps et donc de son sens, que les générations ont traversé en se donnant leur interprétation pour se dire rassurées. L’humain ne peut avoir la prétention de donner le sien à ce qu’il ne peut maîtriser. Supposer qu’il le veuille, l’arrangerait certes, en contradiction avec celui que porterait l’autre.

Dans ce livre, la déshumanisation de l’homme, c’est le transhumanisme et l’arrivée massive des I.A. dans la vie des hommes, qui courent le risque d’être remplacés, l’intelligence biologique ne faisant plus le poids. À l’humanisme d’hier, fortement malmené aujourd’hui, notamment ses valeurs principales comme la raison et l’universalisme, on va préférer le transhumanisme, donc l’individualisme et le particularisme. La transmission entre les générations est rompue, et le cœur perdu, on en arrivera aussi, dans un futur proche, à sélectionner les individus entre les faibles et les forts. Votre livre est une sorte de bilan peu réjouissant, d’une humanité basculant dans une forme d’inhumanité car elle a perdu son soi. Existe-t-il une alternative à un tel scénario catastrophe ?

Pour initier ma réponse avant tout développement, je tiens à rassurer les défaitistes nés ou à naître, il y aura toujours une forme d’humanité, sauf si la Terre disparaissait. Ne serait-ce que leur rappeler que les civilisations, à l’image de la vie d’un homme, naissent, deviennent adultes et disparaissent plutôt que de mourir. Leur disparition est l’extinction de leurs cultures, de leurs valeurs et autres croyances, par contre traditions et productions artistiques et technologiques subsistent un certain temps, avec perte certes, dans les mémoires des porteurs des civilisations suivantes. Rien ne se perd, rien ne se crée, professait Lavoisier, sur le sujet de la conservation de la matière. La réponse est forcément plus délicate s’agissant non plus de la matière, mais des choses de l’esprit, Cependant on peut arguer que tout est déjà là, sous une forme ou sous une autre, parce que tout se transforme. Hermès prendrait place pour nous rappeler que tout ce qui est en haut est en bas, et réciproquement. La Vie est ce merveilleux catalyseur autorisant bien des changements dans l’espace sidéral, comme dans les corps humains, par exemple. À partir de ces rappels, avancer que la page de la Vie se tourne, parce qu’une humanité en décroissance disparaîtrait dans « une forme d’inhumanité » est aller un peu vite en besogne, plutôt en raisonnement. Il ne peut y avoir de non-humanité, seulement et peut-être seulement un jour une forme d’humains non comparable à la nôtre, comme le fut celle des « Lémuriens » jadis, par exemple. C’est une humanité tout de même. Il ne faut pas les associer. Croire que l’humain et donc sa famille terrestre, en lien avec « le soi » aujourd’hui, ne serait plus en capacité de maintenir la vie, serait seulement lui reconnaître posséder une vie organique et mental, sans lien avec les énergies entrant dans les cœurs pour maintenir justement la Vie le reliant aux mondes intangibles. Polarité complémentaire et indispensable pour que la Vie soit.

 Faire l’hypothèse que si cette humanité disparaît, le soi disparaît, serait donc pour moi une erreur dans l’approche de la réflexion. Le Soi est immuable, intangible, permanent hors tout état et changement d’état, y compris la disparition d’une civilisation. Il Est, c’est à dire le principe originel, dont « son saisissement » n’est possible qu’à condition d’entrer en harmonie avec les fréquences des plans de vibrations subtiles successifs, qu’il faut atteindre et traverser pour « espérer » rejoindre l’état de Soi. D’où d’ailleurs le soi et le SOI, interprétation quelque peu différente entre bouddhistes et hindouistes par exemple. Ce qui me permet de dire qu’il est bien normal que le nom attribué à l’Être ou le SOI, soit différent d’une civilisation à une autre, d’une religion à une autre. Là encore les humains se rassemblent autour de leurs mythes et symboles, se les empruntent parfois en changeant les noms, cela ne change en rien l’Être es-qualités, différemment nommé. Je considère que le scenario catastrophe ne repose pas sur l’abdication du soi dans les esprits, ni même si l’humanité devait disparaître. Le concept SOI demeurera avec ou sans humanité. Sa prise en charge ou pas, dépendra des futurs humains s’il y en vient à naître, et de leur sensibilité au besoin de se construire un monde spirituel.

 

  Pour esquisser une réponse, il faut garder à l’esprit que le présent porte dejà l’avenir, certes en devenir, les formes ne sont pas en place, par contre l’intentionnel poussé par les désirs et la volonté, sont les pensées motrices préparant l’incubation du futur. En cela, il est grand temps de se préoccuper des retombées prochaines de l’I.A. et de l’impact du transhumanisme sur les cerveaux et les cœurs des humains… ! Donc annoncer la déshumanisation comme une chute sans remontée, n’est pas dans mon propos. L’alternance cyclique des grandes civilisations en l’appliquant aujourd’hui au devenir de nos civilisations, demande qu’on accepte l’avènement de modules de vie future très dépendants des outils de l’I.A., des conversions subséquentes dans presque tous les métiers, de sélections entre les perdus et les conquis, une bombe sociale cachée, etc. Le modèle de vie future d’ici moins d’un siècle sur la Terre, est à considérer en urgence, cherchant à maintenir si possible les singularités actives et les grands équilibres sur tous les continents, plutôt que l’uniformité mondialisée (!), au fur et à mesure de la généralisation de l’emploi de l’I.A. 

 

  Moins serein, donc plus dramatique consisterait à se tourner vers l’hypothèse du pire que j’ai esquissé dans une dernière page de mon ouvrage parlant d’un Grand Remplacement cataclysmique, entraînant le quasi anéantissement de toute vie sur la planète, et donc de dire, à l’image des précédents Déluges, ou de la rencontre avec un astéroïde (hypothèse avancée pour la disparition des dinosaures il y a 65 millions d’années), qu’une forme de cataclysme basé sur le Feu plutôt que sur l’Eau, peut faire partie du scenario tragique, selon les cycles des ères dont j’ai parlé dans mon livre.                            

 Une conjugaison de cataclysmes « naturels » contre lesquels on ne peut rien et l’emploi d’outils hyper-intelligents capables de rivaliser avec les cerveaux au point de détruire leur envie de réagir, par dégradation de leur appareil neuronal atteint par des fréquences que la Terre ne reçoit pas encore, et tout recommence, comme je l’ai écrit. Le scenario catastrophe peut dans ce moment-là se produire. Nous ne le connaîtrons pas avant des millions d’années, les formes humaines auront peut-être changées d’ici là… !

 Est-ce que j’abuserais si je disais que pour vous, exister ce n’est pas être, et être ce n’est pas penser. Pour clarifier ce propos, et afin que le lecteur comprenne, on peut dire que l’on existe car on a un corps biochimique et une terre aux ressources nombreuses. La mort n’étant alors qu’une séparation entre le corps biologique et le soi-conscience spirituel. Or, dites-vous, en citant les travaux du Dr Paul Millemann, la mort c’est un simple constat du cerveau encore conscient et qui est temporel. Or, nous sommes dans une époque sans foi, dont la seule vraie croyance est la science et les techniques, et peut-être l’hyper-morale aujourd’hui, que l’on peut appeler « woke », qui refuse cette idée d’immortalité de l’âme, ou de la conscience sous la forme du soi, wokisme qui veut dire selon vous, un abus de langage « éveillé » (j’avais d’ailleurs rédigé une préface pour votre avant-dernier livre sur le sujet). Une révolution mais sans révolutionnaire, dites-vous. Que nous raconte donc ce nouvel épisode de l’humanité ? Et vers quoi nous conduit-il ?

 

Il est toujours bon et simple de commencer par le commencement, tel que votre dernier questionnement le propose, afin de rester clair avant de s’engouffrer dans les problématiques que vous citez, pour me demander comment s’en extraire ou s’en accommoder ?

 « Exister », c’est se manifester pour montrer que l’on est en vie, avoir une réalité à montrer. J’aurais envie de l’opposer à « vivre » que nous verrons ensuite, car exister est pour moi logée quelque part dans la tête et même dans le cœur, l’idée de demeurer indifférent, sans émotion profonde face au déroulement des phénomènes, comme si le monde extérieur ne mouvementait pas le monde intérieur de l’individu. Une approche à vivre « malgré tout »… les bons moments comme les mauvais, ceux que l’on juge mauvais, d’où les souffrances physiques et psychiques. Au plus grave, certaines maladies sont recensées dans cette catégorie d’humains.

  « Vivre » à la différence d’exister, consisterait à prendre conscience, le plus souvent possible, de la situation présentée par le monde extérieur, accepter les expériences à traverser, voulues ou imposées donc subies, pour les ingérer à proportion de leur incidence sur soi. Tenter de dépasser l’évènementiel sans le refouler, à la différence d’exister lequel me dit, peut-être à tort, que passivité puis refoulement sont le commerce du verbe « exister ». En conclusion, vivre veut dire ne pas plier devant l’obstacle ou l’enjamber, l’absorber pour en tirer le meilleur parti, construire le profil de son chemin de vie personnel, en faisant des projets. Vivre, se montrer actif, oser des projets en accord avec ses intentions, en se poussant du col, des ailes, sans oublier d’interroger son cœur pour avis avant décision.

« Être » est un état de vie intérieure, sans mouvement de vie dans le monde extérieur. Comme je l’ai écrit : Être, c’est ne pas penser. Pour ne pas laisser le moi (l’ego) s’interposer entre le soi intérieur, en état de non présence de sensations du corps, et la personne telle qu’elle cherche à paraître ou est vue de l’extérieur. Par suite, « être c’est abandonner toute idée de (vouloir) penser. Ne pas laisser le mental – les cogitations cérébrales – entrer dans le soi intime (l’atman). C’est faire le vide, sans détruire « le moi », seulement le mettre sous tutelle de la Conscience, seul guide. Vivre procure la joie, un ressenti plus profond que celui d’exister, sans conduire à l’extase. Ce que peut offrir le chemin intérieur menant au SOI, l’Être. « Vivre » et « Être », sont deux plans de vibrations, parmi ceux dont tout être humain peut faire la connaissance. Découvrir sa mission, ensuite mener son chemin de vie en conséquence, c’est pouvoir accueillir la Lumière avant que la soi-conscience quitte le corps, car le cerveau est mortel. Avant d’inviter le cerveau et le cœur qui reste à découvrir, que je solliciterai à réagir, déposons les thèmes que vous me proposez, au pied de l’autel avant leur immolation, autrement dit les sujets qui dérangent les cerveaux assoupis autant que ceux des enragés, selon leur âge, leur culture, leur foi, leurs pulsions, tous montrant leur individualisme exacerbé, en ce début de XXIe siècle et donc de l’ère du Verseau (2012-4200/4300) : la mort un simple constat ? Une vie sans la foi, seulement une croyance qu’est la science, nourrir les humains de technosciences pour combler leurs appétits matériels de se croire capable de tout pouvoir savoir, la morale outrancière d’une nouvelle venue en philo, appelée le wokisme, laquelle au passage refuse l’immortalité de l’âme ! La « pôvresse », où et quand veut-elle rallumer des bûchers ? 

  En un mot comme en cent, je vous le fais savoir sur l’heure : tout cela est la nouvelle bouillie pour intellectuels, traditionalistes, conservateurs, politiques, économistes et thuriféraires de la social-démocratie vécue, dont l’humanisme a été ébranlé au fil des quasi cent dernières années (à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale).

 Vous me demandez de raconter le feu qui brûle actuellement dans les esprits, parmi les plus échauffés, volontaires pour faire sauter la cocotte-minute qu’est l’humanité en Occident, Europe et États-Unis, par exemple avant fin 2024. Ailleurs viendra dans un second temps, comme en Afrique par exemple.                                                                                                                            

 Ensuite vers quoi allons-nous, telle une pythie « éveillée » ! Juste ciel, disait un ancien, votre audace me laisse coi. Car lequel d’entre les humains, demande à être immolé, sur l’autel des vieilles cultures à déconstruire et d’autres à brûler sur le bûcher ? Personne. Tout ce tohu-bohu est entretenu par nos intellectuels, démocratie oblige, pour dire exister et entendre immédiatement après, fuser les jugements des sûrs d’eux blâmant la vérité des autres, et les vociférations critiques des non pris-en-compte dans ce jeu diabolique de la vie en ébullition aujourd’hui. On sent bien la nécessité de nommer au plus vite le bouc émissaire, pour repartir vite, comme si les civilisations des précédents millénaires ne nous avaient conseillées de prendre du recul et quelque sagesse, en matière de Feu déjà allumé, sous-jacent. Pour l’instant, mi 2024, personne ne se propose pour un grand feu de joie… !

   Lequel serait prêt à se sacrifier, pour que d’un coup, le système soit purifié des turpitudes commises partout et par tous ! Comment par un coup de baguette magique, sauver l’humanité en décrochage d’amour et de respect de l’humain, oubliant qu’en amont des milliers de générations ont été nécessaires pour le hisser « raisonnable ? Sauver qui et pourquoi ? Une sélection s’imposerait-elle, on peut s’interroger à regarder la panoplie des exactions militaires sur le terrain ? Pourquoi faudrait-il tout changer du tout au tout, ce qu’appelle le déconstructivisme des affidés au transhumanisme aux tentacules et tentations multiples. Monter en pression pour qu’explose la cocotte-minute, et repartir de rien, cela n’a jamais fonctionné, sauf paraît-il, au premier jour de la genèse ou celui de la théorie générale…                

 L’humanité se laisse prendre aux jeux de ses dirigeants mondiaux jouant plusieurs martingales, à 7, à 9, à 20, etc. Lesquels ne savent pas toujours bien placer leur unique pion. Ainsi la roue de la vie tient à garder l’individu dans les filets de la Grande Roue planétaire, pour empêcher chacun de trop penser seul. Cette forme de gouvernances centripètes, loin d’être unique au plan mondial, illustre leurs ego et égoïsme. Cette situation présente le risque de laisser naître un commencement de conflit ici ou là, difficile à endiguer, chacune préférant qu’il se poursuive, justement faute de baguette magique, surtout de vouloir la paix et avec courage de l’imposer politiquement. La consigne consiste à ne jamais étouffer l’œuf trop rapidement, la peur de se trouver le responsable déclenchant un régime révolutionnaire. Les quadrants de la Grande Roue se déroulent, successivement : liberté, relâchement, insécurité, besoin de sécurité, blocage, et après assainissement, la roue termine un tour, avant de reprendre le suivant, dans un nouvel ordre...

   Quels sont les thèmes dont on doit s’imprégner au plus vite et se faire une opinion au mieux, car nous allons devoir nous en accommoder : ce sont pour l’essentiel, ces 2 outils, l’I.A. générative et le transhumanisme tuant les humanismes vécus, dont le wokisme est la branche visible, mis en exergue un peu partout dans tous les domaines de la pensée, où seul le cerveau est sollicité, le cœur totalement abandonné. Pas de sentiments, telle est la consigne de « l’allumeur woke « l’éveillé » des réverbères de l’Occident s’assoupissant.

 Ce sont les deux pièges lucifériens tendus aux humains, dès leur entrée dans l’ère du Verseau, disons depuis 2012, qui consistent à les maintenir obéissants, soumis au besoin et anesthésiés à l’intérieur de la sphère de Saturne - celle du temps - pour pouvoir contrôler leur mental par des entités les empêchant de s’en extraire – en sortir, serait le chemin de leur rédemption –, donc de pouvoir traverser son enveloppe qu’est sa carapace de pseudo-spiritualité contingente. Pour accéder au plan de la Lumière, le divin immaculé inconnaissable et sans forme, l’Être, grâce à ses médiateurs subtils que sont les entités angéliques intercesseurs, seuls capables de communiquer avec les cœurs des humains. Ils seront nos aides pour traverser cette carapace saturnienne, afin de s’élever dans les vibrations d’un plan de conscience libérant des satisfécits et autocongratulations que se donnent les humains entre eux. Lieu d’amour vrai sans jugement, de sagesse, d’apaisement pour enfin comprendre pourquoi, les uns après les autres, nous avons été mis sur terre, ce passage pour apprendre à ne plus souffrir, une fois le filet de cette matrice temporelle traversée.                                                                                                                                          Nous assistons à la fin de cycle postchrétien en Europe, pour comprendre que si les humains impliqués ne savent trouver une issue à leurs combats d’idées et à ceux en armes, le relai est sur le point d’être pris par le monde des entités actives au-delà de la matrice saturnienne, soit la perspective d’une lutte dans le monde intangible entre les agents de la Lumière et les agents des Ténèbres. Transposer le dilemme des souffrances humaines physiques et psychiques dans l’appareil spirituel relève de la pensée cosmique, celle qui ressent la présence de mondes invisibles entourant notre monde visible, appelé Univers. Peu en sont conscients aujourd’hui, mi-2024.

 

 Re-confier à l’humain la compréhension holistique de son humanité (celle de sa personne), consisterait à le réhabiliter dans son cœur, après expiation. Alors devenu son témoin conscient, porteur de « la Vie », il se révélera que sa soit disant mort n’est que celles de son corps et de son cerveau.

Pour venir à comprendre l’impermanence des phénomènes, donc en faire l’expérience, qu’ont été par exemple, les humanismes dont leur universalité pensée, fut un leurre compris sur le tard, et celui aujourd’hui leur succédant, le transhumanisme, lequel subira le même sort, tant que n’adviendra pas dans les cœurs « une forme » de transcendance. Pas nécessairement apportée par ce qu’on nomme les religions. Le retournement sur soi est la voie de l’éveil individuel des futurs humains. Il ne s’agit pas de le confondre ou le fondre dans le concept du Grand Remplacement, souvent évoqué ces derniers temps.

 Aider l’humain à se tenir concentré sur sa verticale, pour devenir complet, position dans laquelle il lui est possible de recevoir les forces des énergies du Ciel et de la Terre, pour se révéler le sens de son incarnation durant son passage dans un corps de matière « bio-organique périssable », lequel sera forcément soumis au temps et à son espace pour en connaître les souffrances et apprendre à les évacuer. Auxquelles s’ajouteront celles que son mental inventera pour le torturer davantage, psychologiquement.

    Tant que l’humain ne cherchera pas à s’émanciper de la chape, que lui met le monde de la matière, qu’est cette « matrice saturnienne et luciférienne », l’humain ne peut dire qu’il s’est connu, il aura existé sans avoir vécu. Il sera donc mort avant de mourir [6].          

  Tant que sa volonté et son courage ne le pousseront pas à « s’éveiller », l’humain demeurera ce mortel, sans avoir accueilli la Lumière, laquelle est la forme pure, sans scories, accumulées durant son séjour sur terre, pour être admis à passer dans le monde de l’Être.

 

À suivre :

 14 juillet 2089 au cri de la liberté, visages du futur au conditionnel, Paris, Les éditions La Bruyère, 2023, Préface de Marc Alpozzo

Où l'on se surprend être rien parce que tout est conscience, Paris, Les éditions La Bruyère, 2023, Préface de Marc Alpozzo

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[1] Du latin ‘primas’, donné par Linné à « ceux qui occupent la première place »… !,  au sein de l’ordre des mammifères.              

[2] Yoshua Bengio prix Turing 2018 (équivalent à un Nobel informatique, fondateur de MILA centre I.A. à Montréal) le copartageant avec Yann le Cun et Geoffrey Hinton, plaident pour un développement responsable des produits issus de l’I.A. non encore ingérés dans l’espace social des classes moyennes ainsi que la régulation des technologies afférentes. Que ce soit sur l’emploi, ceux qui le perdront ne seront pas ceux qui y viendront. Par ailleurs ‘’le recul de la valeur économique du travail ’’potentiel, n’est pas encore mesurable, cela dépend du niveau de son intégration, et de ‘’sa puissance générative.’’ Une ‘’bombe sociale’’ ferait courir un risque aux démocraties déjà fragiles. « Mon discours est qu’il y a encore beaucoup d’incertitudes autour de l’évolution de l’I.A. et il faut donc appliquer un principe de précaution afin d’éviter des dommages significatifs » (22 et 23 juin 2024). Ce que je signalais dans ma réponse ci-devant sur les retombées sociales et sociétales à venir.

[3] Les Anciens appelaient son opposé, le chaos, plutôt que le nommer désordre, conscients que ordre et désordre coexistent, et que tout « le travail » consistait à privilégier l’ordre pur demeurer en conformité avec les injonctions divines.

[4] On a bien sujet d’accuser la nature, en l’occurrence on met tout sur le dos du changement climatique ! La nature a bon dos jusqu’à un certain point, même si l’homme reconnaît sa part dans son dérèglement. C’est toujours mieux de trouver le bouc émissaire, surtout s’il n’est pas humain, car c’est politiquement délicat de prendre en flagrant délit les humains qui ont « gâché » la beauté et la pureté des lieux par leurs déchets accumulés depuis des siècles. La Terre peut recycler si on lui laisse le temps et l’humain devrait comprendre « ce qu’il est venu faire sur terre ».

[5] Les technosciences sans la méditation, est l’amorce de la décorporation de l’être humain en « ses deux parts essentielles », c’est finalement ne pas vouloir connaître son axe vertical sur lequel s’alignent son cerveau et son cœur, pour que son chemin de vie (mission) lui soit compréhensible.

[6] Évangile de Matthieu 8-22 : « ...laisse les morts enterrer leurs morts. ».

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