J.M.G. Le Clézio, saisir la roue du temps
La revue Livr'Arbitres m'a demandé pour son numéro de septembre, d'écrire sur un écrivain du sud-est. Je n'avais alors pas beaucoup le choix. Tandis que j'étais encore très jeune, j'habitais à Nice, et l'écrivain qui était l'enfant du pays, c'était J.M.G. Le Clézio. Bien sûr, il y en avait d'autres, comme Louis Nucéra, que j'avais rencontré chez lui, et qui me donna de précieux conseils d'écriture, Raoul Mille, que l'on croisait régulièrement sur sa Vespa, ou Thomas Narcejac, qui habitait près de la gare des trains. Mais Le Clézio était particulier. Il hantait la ville comme une ombre, et à peine vous pensiez le tenir, qu'il vous échappait. Il habitait un immeuble dont les fenêtres donnaient sur le port de Nice. J'ai souvent fait le pied de grue sous ces fenêtres. Pourtant, pas l'ombre de Le Clézio. Il était déjà reparti...