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jmg le clézio

  • J.M.G. Le Clézio, saisir la roue du temps

    La revue Livr'Arbitres m'a demandé pour son numéro de septembre, d'écrire sur un écrivain du sud-est. Je n'avais alors pas beaucoup le choix. Tandis que j'étais encore très jeune, j'habitais à Nice, et l'écrivain qui était l'enfant du pays, c'était J.M.G. Le Clézio. Bien sûr, il y en avait d'autres, comme Louis Nucéra, que j'avais rencontré chez lui, et qui me donna de précieux conseils d'écriture, Raoul Mille, que l'on croisait régulièrement sur sa Vespa, ou Thomas Narcejac, qui habitait près de la gare des trains. Mais Le Clézio était particulier. Il hantait la ville comme une ombre, et à peine vous pensiez le tenir, qu'il vous échappait. Il habitait un immeuble dont les fenêtres  donnaient sur le port de Nice. J'ai souvent fait le pied de grue sous ces fenêtres. Pourtant, pas l'ombre de Le Clézio. Il était déjà reparti...  

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  • Entretien avec Richard Millet « Le peuple français est devenu un peuple dégradé, 
sur le plan linguistique, politique et spirituel »

    L'écrivain Richard Millet est devenu le pestiféré de la République des lettres. Suite à la parution de deux ouvrages qui n’ont plu ni au petit milieu des lettres germanopratines, ni à la gauche politique et morale, l’écrivain de presque soixante-dix ans s’est retrouvé au banc des accusés. Lâché par Gallimard, mais aussi par presque toute l’édition française, c’est toutefois aux éditions Les Provinciales qu’il revient avec un récit autobiographique qui raconte ses vingt premières années sur terre. Autiste, survivant, il nous raconte une jeunesse française, sa naissance à la littérature, à la philosophie, à la musique, aux femmes et à la sensualité, racontant une formation de l’esprit, et au goût de la langue, dans ce récit, La Forteresse, qui est une sorte de mise au point, ainsi que le couronnement d’une œuvre. C’est donc la voix d’un authentique écrivain que l’on entend, dans un style à la fois très littéraire et très classique, loin du nombrilisme mal écrit et vulgaire de la littérature de cette époque, qui n’hésite pas à aborder les cicatrices, ce qui fait mal, inscrivant en creux de la doxa un contre-discours, qui fait penser à un appel à la guerre civile pour certains, mais qui est plutôt revendiqué par l’écrivain français, comme de la transgression, fondée sur une rhétorique de la dissidence. « Le style est une arme en elle-même, autant que le combat », dit-il, alors que ses détracteurs voudraient le réduire à la polémique. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec lui sur le sujet. Voici donc la rencontre avec un authentique écrivain, hors des sentiers rebattus de la censure et du politiquement correct. Ce grand entretien est paru dans le site du mensuel Entreprendre, et dans le n°40 de Livr'arbitres de décembre 2022. Il figure désormais au sommaire de mon livre Galaxie Houellebecq (et autres étoiles) paru aux éditions Ovadia (2024).

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  • Annie Ernaux, un Nobel pour rien ? (Tribune + Entretien)

    On ne dira jamais assez de mal de ce siècle stupide. Désormais, les jurés de Stockholm ont ajouté une pierre de plus à l'édifice de bêtise, de nullité de ce siècle, décernant le prestigieux prix Nobel (enfin, pour ce qu'il en reste) à Annie Ernaux. Ils l'ont refusé à Philip Roth, à Milan Kundera, à Michel Houellebecq, préférant couronner une œuvre mineure. Vingt ans plus tôt, aurions-nous cru en Annie Ernaux ? La raréfaction et l'obscurcissement des esprits expliquent certainement le peu de résistance qu'a rencontré l'étrange couronnement de cette œuvre. Pourtant, si les polémiques ad principia ne sont pas dénuées d'intérêt, elles ne deviennent pourtant percutantes qu'en s'incarnant, en devenant ad personas. Salman Rushdie n'était-il pas le meilleur candidat au prix Nobel de littérature dans le contexte actuel ? Cette idée n'est-elle pas frappée au coin du bon sens ? N'y a-t-il pas un esprit aujourd'hui fanatique et borné dans ce prix Nobel de littérature que l'on devrait judicieusement rebaptiser prix Nobel de politique, puisque les jurés suédois ne s'intéressent guère aux grands écrivains. Ils préfèrent leur idéologie, collant avec l'air du temps, et qui, pardonnez-moi, pollue le débat plus qu'elle ne l'apaise. J'ai réalisé une tribune pour le site du mensuel Entreprendre, qui a fait débat sur certains réseaux sociaux. La veille, j'avais répondu à quelques questions du journal IPost.be, qui m'avait interrogé sur le sujet. C'est ainsi que la tribune et l'entretien (où je réponds aux questions de Régine Kerzmann) sont désormais réunis ici, en accès libre dans l'Ouvroir. Je peux comprendre que l'on soit heureux que ce prix ait été décerné à Annie Ernaux. Mais je crois que l'on a aussi le droit de le déplorer. Cessons avec les calembredaines de notre époque. Tâchons de déboulonner les idoles, cela s'appelle aussi l'esprit critique. 

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  • Christine Angot, l'écriture sauve - Le Voyage dans l'Est

    Depuis son roman L’inceste (1999), chaque nouvelle parution de Christine Angot crée l’ire ou l’enthousiasme mais ne laisse pas indifférent. Dans le grand tourbillon des nouveaux romans parus à la rentrée, à l’image de Michel Houellebecq, quand Angot fait paraître un nouveau texte, et qui n'a jamais eu que deux sujets : Angot & l'inceste, en bref un seul sujet donc : elle-même, il est toujours utile de s’y intéresser. Le 26 octobre 2021, elle a reçu le prix Médicis pour ce roman (même si l'obtention de ce prix a fait gronder parmi ses détracteurs). Cette recension est d'abord parue dans la revue en ligne Boojum, et elle est désormais en accès libre dans l'Ouvroir

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  • J.M.G. Le Clézio, Alma, un hommage à la culture métissée

    Depuis son Nobel de littérature, reçu en 2008, J.M.G. Le Clézio a publié plusieurs ouvrages, dont des romans et des recueils de textes. Parmi ceux-là, un récit océanique sur une plongée dans la mémoire de l’Île Maurice. Une plongée remarquable, une odyssée littéraire mettant à l’honneur la culture métissée de l’Océan indien, une langue poétique, et une vision de la nature très proche du style personnel, imagé et lyrique, dont nous a habitué l’écrivain depuis ses débuts. Alma, dont le titre, tant esthétique que mystérieux, raconte des histoires croisées, dont celle de Jérémie, parti en quête du dodo, cet oiseau jadis exterminé par les humains, et celle de Dominique, dit Dodo, admirable hobo, né pour faire rire. Cette recension est d'abord parue dans la revue en ligne Boojum. Elle est désormais en accès libre dans l'Ouvroir

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