Pour les amoureux de la littérature, nous vivons très certainement aujourd’hui, une ère de grand désenchantement. Juan Asensio s’en fait d’ailleurs l’écho dans son second essai sobrement intitulé La littérature à contre-nuit qui réunit divers articles qui peuvent être lus à la suite les uns des autres ou séparément. Leur difficulté d’accès donne d’ailleurs le ton à cet ouvrage critique, revisitant une littérature ayant de l’estomac, et s’élevant au-delà de la faible littérature d’aujourd’hui, celle des Pennac, Darrieussecq, Angot, Millet, Gavalda, Ndiaye et compagnie. Juan Asensio est passé maître dans l’art et la manière de décortiquer le texte littéraire. Plusieurs niveaux de langue, plusieurs voies d’écriture et une polyphonie revendiquée. Impossible de dire que l’auteur fait la part belle au lecteur. Il s’agit donc de s’accrocher très fort pour poursuivre, s’aventurer en ces territoires foisonnants, ces chemins ombrageux qui vous perdent à la moindre distraction.