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Jean-François Pradeau, professeur de philosophie à l’université Lyon 3, accompagné d’une cinquantaine de spécialistes de dix nationalités distinctes, parcourt l’histoire de la philosophie pour montrer comment elle continue d’interroger le monde. Cette chronique est parue dans la revue en ligne Boojum. Elle est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Si donc tout est structuré comme un langage (idée qui sera reprise par le psychanalyste Jacques Lacan au XXe siècle lorsqu’il parlera de l’inconscient), il faut considérer que le langage ne dit rien d’extralinguistique, mais, qu’au fond, le langage se dit lui-même. Heidegger va, à la suite de Nietzsche, attirer l’attention sur les liens entre les options constitutives de la métaphysique et la représentation traditionnelle de la langue, afin de réviser les rapports entre langage et pensée. Petite méditation contemporaine en cette période de cacophonie générale. En accès libre dans l'Ouvroir.
La leçon de philosophie est à la fois un exercice que l'on accompli devant un jury et un cours que l'on donne devant ses élèves. L'enjeu est toujours le même, puisque c'est ce moment où il nous faut faire la preuve de notre capacité à réunir, lors d'un exercice bref, toutes les qualités qui pourront faire de nos cours des moments de philosophie. Voici une leçon sur le temps qui se formule ainsi : Le temps est-il notre malheur ?
Clément Rosset a été mon maître et mon professeur à l'Université de Nice Sophia-Antipolis. Pour la petite anecdote, je connaissais ce philosophe du réel depuis une émission de Michel Polac, en 1985, qui l'opposait à son plus farouche contradicteur, qui n'était autre qu'André Comte-Sponville. C'est alors qu'au lycée, j'ai commencé à feuilleter très timidement ses essais philosophiques, notamment Le Réel, traité de l'idiotie et, bien évidemment, Le Réel et son double. Plus tard, une fois libéré de mes obligations militaires, et alors que j'étais étudiant en deuxième année de droit, un ami me révéla que Clément Rosset enseignait à la fac de philo de Nice. N'en croyant pas mes oreilles, je quittai après les examens, des études juridiques qui m'ennuyaient à mourir, et m'inscrivis à l'Université des lettres, pour suivre son enseignement. Si toutefois, je me suis retrouvé, au cours de mes études, plus platonicien et stoïcien que schopenhauerien et nietzschéen, et que la philosophie de Cioran me laissait totalement froid, car le tragique, je l'admets dans ma vie, mais n'en fais pas une fin en soi, lorsque j'ai reçu des éditions de Minuit L'école du réel, son nouvel essai, je n'ai pas résisté à écrire une longue contribution à cette philosophie, certes petite, au regard des cathédrales kantiennes et hégéliennes allemandes, ou grecques, mais toutefois significatives. Quoi que l'on puisse en dire, on reviendra toujours à cette magique philosophie du réel sans double de Clément Rosset. Cet état des lieux, très personnel, est paru dans le numéro 12 des Carnets de la Philosophie, en juillet 2010. Il est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.