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La France d’Éric Zemmour ou l'effondrement final - La France n'a pas dit son dernier mot

Je m’étais fait la promesse de ne jamais recenser un livre de l’éditorialiste et polémiste Éric Zemmour, puisque ses essais étaient surtout des pamphlets éphémères, destinés aux grosses ventes de librairies, – du moins le crûs-je longtemps. Pourtant, la parution de son ouvrage La France n’a pas dit son dernier mot, aux éditions Rubempré, qu’il a auto-édité, ajouté à sa potentielle candidature aux élections présidentielles, en fait un personnage atypique dans le paysage politique français. Comment alors, ne pas écrire sur ce transfuge du journal du soir Le Figaro, dans une campagne électorale qui ne présageait rien de bien original ? Comment ne pas aborder cette résurgence du trumpisme dans le paysage français ? Voici donc un essai qui déplore la défrancisation de la France, et pose un constat édifiant sur le déclin de notre pays. Cette recension est d'abord parue en exclusivité dans l'Ouvroir, puis dans la revue en ligne Boojum.

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En juin dernier, j’ai déjeuné avec un très bon ami, qui n'est autre qu'une proche connaissance d'Éric Zemmour, et de longue date qui plus est. Ce dernier me révèle alors, sans ambages, que le polémiste envisage de se lancer dans l’élection présidentielle. Les affiches électoralistes collées à la hâte par des jeunes issus du mouvement Génération identitaire, dissous par Gérald Darmanin en mars 2021, et que nous voyions fleurirent durant tout l’hiver sur les murs de Paris, n’étaient donc pas un canular ! Un autre ami, vers la mi-juillet, me confirma ce fait. Au début du mois de septembre, c’est cette fois un écrivain très connu qui me répète exactement les mêmes mots : Zemmour se voit à l’Élysée en 2022 !

 

Zemmour candidat ?

Le 16 septembre 2021 paraît alors son nouveau livre, La France n’a pas dit son dernier mot. Éjecté par son éditeur habituel, Albin Michel, c’est à compte d’auteur que le polémiste publie cette fois, réactivant pour cela son entreprise Rubempré, qu’il transforme en maison d’édition. Attaqué par le CSA, à la mi-septembre, parce qu’on le soupçonne de vouloir se présenter aux présidentielles, ce qu’il dément formellement, prétendant « encore y réfléchir », l'autorité publique française de régulation de l'audiovisuel crée un statut spécial « Zemmour » et l’empêche de continuer son émission quotidienne, sur la chaîne d’informations CNews, avec son acolyte Christine Kelly.

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Éric Zemmour /JOEL SAGET / AFP

 

une inspiration littéraire 

Depuis la sortie de son livre, Éric Zemmour ne s’en cache pas, il s’est inspiré de Victor Hugo et de ses Choses vues, ce qui n’est pas étonnant, puisque le polémiste et éditorialiste est avant tout un admirateur de la littérature française, un ami des mots, un écrivain, un romancier également, ayant publié trois romans avant de devenir célèbre dans l’émission de Laurent Ruquier On n’est pas couché, et qu’il affectionne particulièrement le style, le classicisme et la langue française, ce que Hugo incarne admirablement.

 

C’est donc à travers ses « choses vues, choses entendues, choses sues, longtemps tues. Trop longtemps tues », que l’auteur du Suicide français (2014) a écrit ce livre, qui rassemble des notes parcourant les années 2006 à 2020. Autant de révélations que d’anecdotes, de moments pris sur le vif, et nous racontant combien les hommes politiques de tout bord sont incultes, peu intelligents, lâches, vils, sournois, et peu prompts à sauver la France.

 

les mauvaises lectures des thèses de Zemmour

Les thèses de Zemmour sont connues, ou du moins, croit-on les connaître : misogynie, xénophobie, islamophobie, pétainisme, racisme systémique, etc. On sait aussi, que le gauchisme culturel, craignant de perdre son magistère politique et moral, a longtemps vacillé sur son séant dès que parlait l'analyste politique, trouvant à peine quelques arguments à lui opposer, préférant l’affubler d’adjectifs de type « sale nazi », « mangeur d'enfants », etc., et multipliant les procès en sorcellerie afin de le faire taire, feignant, bien sûr de ne pas comprendre le fond de ses propos. Quand par exemple Zemmour passe pour un misogyne, c’est parce qu’il diagnostique une société qui se féminise ; quand on l’accuse d’islamophobie, c’est parce qu’il dénonce une mécompréhension de l’islam, que l’on confond avec un christianisme pour les Arabes, alors qu’il faut entendre l’islam de la Mecque et l’islam de Médine. Quand on l’accuse de xénophobie, c’est parce qu’il dénonce un « grand remplacement », terme emprunté à l’écrivain Renaud Camus, et contesté par la philosophe Chantal Delsol, et qui n’a rien à voir avec la race, mais avec un remplacement d’une civilisation par une autre.

 

un livre de campagne

Bref, vous l’avez compris, si cet ouvrage se présente comme la suite du Suicide français, il peut tout à fait se lire comme un livre de campagne. Si Zemmour se déclare, comme je le pense, il sera le candidat antisystème, contre le politiquement correct, il sera le candidat qui pourfend la doxa et l'idéologie dominante. Mais il sera aussi, dit-il, une sorte de sauveur de la France, du moins c’est ainsi qu’il entend se présenter, et les nombreux exemples d’hommes politiques dont il cite les confidences[1], n'ont, dans cet ouvrage, pour fonction que de faire le pendant avec ce qu’il représente et ce qu’il est : un adversaire de la décrépitude de la France, un adversaire du mondialisme et de l’européisme de Bruxelles, un contempteur de la « cancel culture » et du « wokisme », un citoyen français fier de son pays et de ses valeurs, de ses racines et de son histoire. À la lecture des notes prises au fil des années, Zemmour n'est pas seulement pessimiste pour son pays, il est alarmiste. Alors, certes, il se veut l'homme de la situation, mais aura-t-il seulement les moyens et les épaules pour réussir cette lourde charge qu'il s'assigne ?

 

Son but demeure néanmoins de sauver la nation française et il l'écrit d’ailleurs dans des termes sans nuances :

 

« Le politiquement correct a révélé et assumé sans fard son caractère totalitaire et liberticide pour qu’il n’y ait plus de retour en arrière. Pour que les peuples, et surtout le peuple français, ne puissent plus exister en tant qu’identité d’une nation. La France était la cible privilégiée car elle a forgé historiquement le concept d’État-nation, copié depuis dans le monde entier. Pour supprimer cette « merde d’État-nation », selon le mot du communiste italien Toni Negri, il fallait détruire l’unité de la nation, et affaiblir l’État, dans une relation dialectique qui ferait tomber comme un fruit mûr et l’État et la nation. »  

 

la droitisation de la droite

Si donc Zemmour fascine tant, c’est parce qu’il se présente comme l’anti-Sarkozy. À l’inverse de l’ancien président, il ne souffre pas de ce « complexe de l’homme de droite qui n’a de cesse que d’être reconnu, adoubé, par la gauche ». S’il fascine tant, c’est aussi qu’à l’inverse de son prédécesseur, qui a fait perdre la droite face à un président normal qui fut sûrement le pire président de la Ve République devant Pompidou, c’est qu'au contraire de cet « homme qui s’aimait trop », Zemmour ne fait « pas tout pour être adoubé par ses adversaires ». Il ne fait aucune concession au politiquement correct, il ne s’improvise pas « chantre énamouré du métissage, de l’écologie, de l’Europe ». Zemmour fascine tant, parce que les diagnostics qu’il pose sur les problématiques sociétales de cette nouvelle décennie, s’imposent désormais de fait, les événements récents semblent lui donner raison, au point que ses adversaires, eux-mêmes (telle Léa Salamé, lui lançant un sourire triste, au lendemain des attaques de Charlie Hebdo, scandant un : « Charlie te donne raison sur tout ! Ça me troue le cul quand même ! »)  doivent reconnaître l’échec de leur action politique des quarante dernières années, de leur pensée, de leur gauchisme idéologique, de leur prétention au multiculturalisme, de leurs idéaux de vivre-ensemble et de paix civile.

 

À voir aussi :

La grande bataille idéologique d'aujourd'hui (Attali vs Zemmour)

 

l'homme à abattre

Aussi, parce que Zemmour est devenu par ce fait un « homme à abattre », il raconte comment le même jour, le 7 janvier 2015, il apprend dans la nuit, qu’on lui impose une « protection policière », puis, quelques heures plus tard de manière concomitante, l’attentat à Charlie Hebdo, et, avec Cabu et Wolinski, parmi toutes ces victimes, cet « esprit soixante-huitard qui ne voulait pas mourir ». Mais Zemmour se souvient aussi, que tous ces libertaires furent à la fois, dans sa jeunesse, des inspirations inépuisables de rébellitude et de liberté, puis, depuis son Suicide français, ses pires contempteurs. De cette bande de joyeux lurons issus de l’esprit 68, qui « avait été une magnifique explosion d’hédonisme libertaire dans une société encore un brin compassée, derniers feux d’une rébellion rimbaldienne et surréaliste », Zemmour constate que ces garnements n’avaient ni vu le vent tourner, ni compris que leurs bourreaux seraient ces « victimes » qu’ils prétendaient défendre, car ils n’avaient pas compris, s’obstinant à maintenir leur « anciennes ligne », qu’ils allaient se cogner  « au nouveau pouvoir des minorités (féministes, gay, antiracistes, etc.) et surtout au nouveau sacré (islam) ».

 

les nouvelles bigotes des  temps modernes

Parlons également de la haine irrationnelle que cet homme déclenche, tant honnis, que les attachées de presse de Boualem Sansal elles-mêmes « refusaient avec obstination de lui donner (les) coordonnées » de ce fielleux éditorialiste, ces « nouvelles dévotes », commente finement l'auteur de La France n'a pas dit son dernier mot, dont les deux hommes riront volontiers, une fois qu’ils se seront vus et appréciés.

 

les nouvelles peurs françaises

Pourtant, si la lecture de ce document est roborative, si le style de Zemmour est simple, et s’il jouit d’une belle plume, écrivant de très beaux passages sur la France, le quinquennat perdu de Sarkozy, les bouffonneries médiatiques, le retour du tragique dans l’histoire, etc., on ne peut s’empêcher de penser qu’il tire le signal d’alarme un peu trop tard. Lorsqu’il écrit par exemple :

 

« Les frères Kouachi ignoraient tout de ces complexités psychologiques et de ces références historiques[2]. En criant « Allah Akbar », ils ont vengé le prophète. Ils ont, par la même occasion, mis la dernière balle de kalachnikov dans le cercueil de Mai 68. Les libertaires hédonistes ont au nom d’un humanisme antiraciste, sourcilleux, interdit toute limitation à une immigration de culture arabo-musulmane qui est pourtant leur parfaite antithèse. Ceci a tué cela. La « parenthèse enchantée » est close. »

 

À en croire le polémiste, futur candidat à la présidentielle semble-t-il, les vieux briscards de la politique sont démissionnaires devant les nouvelles peurs françaises, dont celle de la probable islamisation de la France (selon Zemmour). Les deux grandes alternatives sont mortes, dit-il en substance, reprenant les propos de Régis Debray : « La gauche est morte, la République est morte. Le socialisme n’en parlons pas. » Pourtant, au-delà du constat à la fois pessimiste et, semble-t-il, juste que pose l’ancien terroriste gauchiste, ces temps nouveaux qui donnent raison à Samuel Huntington, et son choc des civilisations, repris volontiers à son compte par Zemmour, lorsqu’il s’agit pour lui de donner du sens aux attentats islamistes qui ensanglantent le pays depuis plusieurs années, et décrire ce retour du religieux dans sa pire forme, car ce retour dit-il, est surtout celui des guerres de religions, « il faut choisir son camp », martèle Régis Debray tout en reconnaissant qu’il est « trop vieux » pour ça, que cela engagerait « des alliances contre-nature » qu’il ne peut se résoudre à accepter. « Je laisse votre génération face à ce combat. À elle de jouer », achève-t-il dans un souffle. Dont acte !

 

la destruction de l'identité française

Nul ne peut non plus ignorer que l'on vit aujourd’hui la paralysie progressive de l’intelligence et de la pensée. Surtout en ce début de siècle où l'acculturation par l'école et les réseaux sociaux, après avoir mis à terre tout espoir de grandeur et de transcendance, n'autorise plus aucune tête à dépasser les autres, dessinant une horizontalité mortifère pour l'esprit et la fertilité des idées. Ajoutez à cela, une haine viscérale de l'identité de la France, que l'on met en examen pour finalement la dénigrer, la railler puis sévèrement la détruire. C'est d'ailleurs ce que la gauche culturelle honnit par-dessus tout, c’est l’identité française, qu'elle vomit à un tel point qu’elle est prête à tout pour la faire disparaître, dit encore en substance Zemmour. Sa méthode : détruire la beauté. Pourquoi ? Parce que la beauté est l’expression même de l’identité de la France. Exit le beau en art. Exit le chic parisien. Exit le beau dans toutes les sphères de la société. Au nom du relativisme du beau, tout est beau, et au final, bienvenue à la laideur en toute circonstance.

 

« La démolition de l’identité française a commencé par le saccage de la beauté. Au nom du progressisme, de la modernité, de la liberté du créateur, de sa volonté de briser les anciens codes, on a méprisé le culte de la beauté au profit de l’art « conceptuel » qui privilégie avant tout le message et l’intention révolutionnaire. La beauté et la nation française subissent une même remise en question, une même dénonciation, une même contestation, celle qui court tout au long du XXe siècle. »

 

des thèses prérévolutionnaires

À croire encore, avec l’absence de mise en examen de Nick Conrad, après sa chanson coupable de racisme inversé contre les Blancs, que la justice est à sens unique ; avec les terroristes que la France ne peut extrader parce que la Cour internationale des droits de l’homme l’en empêche, ou encore avec les attentats islamistes cette fois, on finit par croire que ce sont les ennemis de la liberté qui gagnent en ce moment contre la liberté. Liberté de ton, liberté de penser, liberté d’expression, libertés chéries, mais chéries par qui et pour quoi ?

La lecture de ce document contemporain n’est pas juste saine, elle est urgente et salvatrice (que l'on partage ses thèses ou non), et les propos de Zemmour ne sont pas juste pertinents, ils sont prérévolutionnaires. La France de Zemmour est-elle la dernière France avant l’effondrement final, nul ne le sait, mais a-t-on encore le droit de poser la question ? Peut-on encore souhaiter un retour aux racines, tellement honnis par les ultra-gauches ? Cet essai vient, semble-t-il, remettre les pendules à l’heure dans un climat politique et idéologique largement dominé par le gauchisme culturel et l’islamo-gauchisme, le wokisme, le néo-féminisme (et ses thèses misandres, telles celles d’Alice Cuffin dans son Génie lesbien (Grasset, 2020), ainsi que ses propos sur tous les plateaux de télé avec la bénédiction des prêtres du P.A.F.). Ce livre vient répondre à une angoisse, celle de beaucoup de Français, qui voient le déclin de leur pays, et le remplacement de leur civilisation par une autre.

 

Toutes ces « valeurs », « les fameuses valeurs de la République qui ne sont en vérité que l’habillage de l’idéologie dominante, qui a justement déconstruit, avant de les détruire, les principes patriotiques et patriarcaux ainsi que les traditions séculaires, les venus du fond des âges et de la religion catholique, sur lesquels la République de 1914 a bâti sa victoire », écrit encore en substance, un Éric Zemmour particulièrement inspiré.

 

les démons de la contre-culture

Ce qui frappe par ailleurs, dans ce nouveau document signé par le polémiste le plus brillant de sa génération, c’est qu’il ne se fait aucune illusion. On ne trouve sous sa plume aucune complaisance pour lui-même ou ses contemporains. Le passage sur Mick Jagger est particulièrement intéressant à cet égard.

 

« Les Rolling Stones furent dans ma jeunesse le porte-drapeau d’une révolte juvénile contre les adultes et l’ordre établi. Ils sont devenus les puissances tutélaires du nouvel ordre mondial. »

 

C’est aussi avec tristesse et contrition que l’on comprend que nous avons prêté le flanc, durant notre jeunesse, et sans le savoir, à ce qui représentait le plus décadent et la pente la plus glissante pour notre civilisation. Tout ce qui fut autrefois considéré comme une contre-culture, en brèche avec la morale de papa, est devenu depuis les années 90 la culture officielle, bien-pensante et politiquement correcte. Depuis les sixties, comme on dit, c’est la jeunesse qui donne le tempo ; elle est devenue une référence, à tel point, que les parents issus de cette génération née après 1970, écoutent religieusement leurs enfants, leur donne le droit de décider à leur place, les consultent sur tout et se soumettent à leurs caprices tyranniques et sans partage.

 

Aussi, Zemmour accuse-t-il Mick Jagger d'avoir été durant le seconde moitié du XXe siècle, le référent culturel et moral de toute une génération, « pour le meilleur et pour le pire », écrit-il.

 

« Il avait incarné l’individualisme, l’hédonisme, les drogues, la fureur adolescente, la liberté sexuelle, une certaine androgynie, ce qu’on appelle aujourd’hui la fluidité des genres, l’hégémonie sans partage de la langue anglaise, le métissage culturel entre l’Afrique et l’Europe, sans oublier un solide sens des affaires qui tourne souvent à l’âpreté au gain et à la cupidité : la mondialisation des marchés, et même la chute du communisme [...]. »   

 

Le rock américain, son cinéma et sa culture niaise, sa démocratie linéaire et insipide, autant d’outils dont s’est servie la civilisation américaine pour nous contaminer, grâce à son redoutable et dangereux soft power, nous soumettre à ses codes les plus décadents, les plus irrationnels, ce qui a eu pour conséquence dramatique et désastreuse de créer notre société nouvelle aux valeurs inversées.

 

un homme du livre

Zemmour est un homme du livre, c’est un intellectuel et un idéologue assumé (à l’inverse des autres journalistes dans les médias, plutôt de gauche, mais qui refusent de le reconnaître, alors même que l'on sait qu'il n'y a pas de journalisme en France, mais des activistes politiques qui imposent leur vision politique dans leurs journaux). C’est aussi un débatteur hors pair, un homme qui sait à la fois prendre sur lui, et se remettre en cause. C’est parfois un homme qui doute et qui assume qu'il doute. C’est aussi un homme qui vient déranger le jeu, et qui définit désormais les questions de la campagne présidentielle à venir. C’est enfin, peut-être, la bonne personne, au bon moment et au bon endroit, pour sauver notre pays de l’effondrement général. C’est enfin un ami de la France, plutôt un patriote qu’un nationaliste, un libéral plutôt qu’un totalitaire, c'est le contraire de celui qui multiplie les déclarations contre son propre pays, ou qui détricote son identité telle qu'on peut le constater malheureusement trop souvent dans les rangs de la gauche woke et indigéniste.

 

l'ultime combat pour la France

 Aussi, il termine son livre sur ces mots :

 

« Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l'avons connue. Ce combat nous dépasse tous et de lui dépend l'avenir de nos enfants et petits-enfants. Il concerne aussi ceux qui nous ont précédés, qui ont forgé la France dont nous avons hérité, la France si belle que nous aimons et que le monde entier admire, ces ancêtres à qui nous devons reconnaissance et respect, alors que nous ne cessons de les abreuver d'insultes et de reproches, ces ancêtres à qui nous devons de préserver la France telle qu'ils nous l'ont léguée. Nous sommes là pour perpétuer l'histoire de France. Pour ceux d'hier et ceux de demain, il ne s'agit plus de réformer la France, mais de la sauver. La France n'a pas dit son dernier mot. »

 

Que dire, sinon que, dans ce moment où l’on vit le retour du tragique, nous sommes à la fin d’un cycle, (une croisée des chemins, tel que l'affirme Éric Zemmour ?) et que nous devons prendre date de ce moment qui nous somme de reconquérir notre liberté, ou bien d'assister impuissants à l’effondrement de nos valeurs, et au déclin de notre histoire. Jusqu’ici on croyait au progrès, maintenant, il s'agit surtout de rebondir...

 

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Éric Zemmour, conférence à Nice, le 18 septembre 2021 (collection personnelle)

 

Éric Zemmour, La France n’a pas dit son dernier mot, Rubempré, Septembre 2021.

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[1] « En septembre 202, Xavier Bertand m'invite à déjeuner... (Il) évoque sans fard sa prochaine candidature à la présidentielle : "Je sais bien que je n'ai pas le niveau. Mais plus personne ne l'a aujourd'hui. La présidentielle, ce n'est pas un examen, c'est un concours. C'est le niveau des autres qui compte." »

[2] Zemmour parle de la complexité de pensée de la bande à Charlie Hebdo.

  

En ouverture : Depuis l’été, les jeunes soutiens d’Éric Zemmour multiplient les affichages sauvages en ville, comme à Issy-les-Moulineaux. Outre ces supporteurs qui présentent bien, le polémiste compte des adeptes parmi les virés du RN et les anciens de la Nouvelle Droite. Joel Saget / AFP

Commentaires

  • Merci pour cette attentive recension. Je vais me procurer l'ouvrage, vous m'avez convaincu de son importance.

  • Marc Alpozzo Vous avez noté avec justesse le tournant pris par la culture rock qui justifie l'ordre établi, mais je ne dirais pas mondial, je dirais un ordre de soumission aux canons de la bourgeoisie parvenue et active, pour qui entrer dans un parc avec un passe, face aux vigiles fouillant, avec un détecteur de métaux, et j'en passe, constitue une situation "normale"
    D'ailleurs, les nouvelles stars de la rock culture n'ont pas hésité à jouer devant le président de l'Azerbaïdjan

  • Marc Alpozzo Vous avez noté avec justesse le tournant pris par la culture rock qui justifie l'ordre établi, mais je ne dirais pas mondial, je dirais un ordre de soumission aux canons de la bourgeoisie parvenue et active, pour qui entrer dans un parc avec un passe, face aux vigiles fouillant, avec un détecteur de métaux, et j'en passe, constitue une situation "normale"
    D'ailleurs, les nouvelles stars de la rock culture n'ont pas hésité à jouer devant le président de l'Azerbaïdjan

  • Sans aucune référence au livre de Zemmour, je trouve que Alpozzo comme tous les autres critiques littéraires ne parlent que des livres des grands Éditeurs qui marchent tout seuls. C'est une déformation professionnelle facile ou une question d'argent ? Il faudrait que ça change.

  • Excellente recension ! Félicitations, cher Marc

  • C’est peut- être un cas clinique souffrant d’un syndrome de Stockholm et envisageant une France où ses émotions reconverties au fil de ses lectures, prendrait le visage de son seul parcours.

  • Remettre les pendules à l'heure, Zemmour y excelle.

  • Il est la pour finir le travail. Il n'y a plus qu'une seule solution dans ces cas là.. je me contenterai de cette citation de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen article 35 " Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs "

  • Un Trump nettement plus cultivé quand même...

  • Excellent cher Marc Alpozzo

  • Je me permets d’émettre - bien poliment, certes, ne serait-ce que parce par écrit... - un monosyllabe - en lettres majuscules, en l’occurrence - qui me paraît être le seul pertinent par rapport à ce type ainsi qu’aux idiots utiles plus ou moins médiatiques séduits par lui.
    Ce sera le bon monosyllabe « BEURK ! ».

  • C’est un homme qui posent de bonnes questions mais qui va tellement dans les extrêmes que c’est comme-ci il se tirait une balle dans le pied. Dommage, les français n’ont pas de chance niveau offre politique. Mais c’est peut-être ce qu’on mérite après tout.

  • J ai écouté Ethoven le philosophe qui dit que les extrememistes comme lui sont en fait hors du réel...Qu ils ne changeront rien et ne sont que dans le domaine des idées....Je partage son avis .

  • @Adell Géraldina alors lui il ferait mieux de se taire...ce verbeux prétentieux

  • Je viens de terminer l'ouvrage. C'est une brillante galerie de portraits de nos "élites" politiques et médiatiques, dont la plupart de sortent pas grandis. On y retrouve la ligne de pensée civilisationnelle de l'auteur. Mais s'il décide de franchir le pas et de se présenter, ça ne lui suffira pas comme programme...

  • Je n'aurai pas utilisé la comparaison avec Trump. Non parce que Trump me gêne mais parce que cela va dans le sens de l'offensive groupée de "lepénisation" du potentien candidat EZ.
    Les droitards et les médias vendus sont en train de systematiquement ramener EZ à Le Pen. Comme ils le faisaient avec MLP. Cela, pour annihiler la puissance intellectuelle et culturelle, incarnée par ce trublion. Ils veulent masquer la forêt avec leur arbre lepeniste.

  • c'est moins son élection que je souhaite que sa campagne electorale ou il ne fera pas preuve de la lache démagogie habituelle si répandue parmi les candidats

  • c’est plus un lanceur d’alerte qu’autre chose , il a le mérite d’obliger les parties traditionnels à se positionner et au gouvernement de faire semblant d’appliquer ses promesses de fermentés en matière de reconductions des illégaux et autres multi récidivistes … à moins d’un sursaut quasi miraculeux le sort du pays me semble malheureusement deja joué tant le fruit est gangrené

  • Atypique ?
    Heureusement !
    Imaginez tout un troupeau de gens comme lui ... !

  • Qu'apporte t-II de plus que la famille Lepen? Sur le fond, rien.
    Probablement cette division de l'extrême droite la privera de deuxième tour.
    Si c'est le cas, ce serait effectivement
    un grand apport pour notre pays.

  • Florian Madelep Ce qu'il apporte de plus? D'etre origine immigrée et dénoncer les immigrés, ça plait énormément aux fachistes. Ainsi, Hitler avait des médecins juifs pour reconnaitre le typhus dans les camps de concentration. Ils ont été considérés comme des traitrés par Israël bien qu'ils aient vacciné clandestinement des milliers de juifs. Bien entendu, Zorglub joue dans une catégorie beaucoup plus sordide, le bon immigré. On devrait lui donner une sucette et le renvoyer su college.

  • En tant qu'enseignant à la retraite, je suis entièrement avec cette idée de revenir à une école de l'excellence. De toute façon si l'on ne le fait pas notre société française poursuivra son cycle de décadence inexorable. Quand a savoir quel futur président sera en mesure de porter ce beau projet je ne sais pas.

  • Je vais passer un post sur votre article, très détaillé, ce que j'aime avant tout ; la culture de l'approximatif, à l'inverse, je n'aime pas.
    Sinon, gag, je trouve que #zemmour, sur cette photo, ressemble un peu à un Emmanuel KANT méditerranéen, Certes, il faudrait une perruque blanche en plus :-))

  • Brave Mr Zemmour!

  • Je remarque plusieurs choses, chez Zemmour et ses supporters.

    Tout d'abord, pour défendre leurs valeurs, ils ont davantage recours à ce qu'ils exècrent qu'à ce qu'ils aiment profondément, cela annonce déjà une perspective d'évolution prise sous l'angle de "l'anti" plutôt que du "pour" (ce qui, d'ailleurs, est flagrant et assumé par Zemmour tout au long de sa carrière AVANT d'être candidat, "on laisse le bateau couler", sans solution à apporter, de là sa connivence avec Onfray). Bon, soit.

    Autres choses qui sont systématiques, mais qui biaisent davantage l'honnêteté, la logique et la bienséance du débat intellectuel. Quand ils évoquent ce qu'ils aiment, les zemmouristes désignent des concepts polysémiques tels que "France", "Beauté", "Histoire", ou, au plus précis, "le mode de vie à la française", partant du principe que ces termes ne contiennent qu'une seule et même version de la vérité. La leur. Or, chacun sait, s'il est honnête, que tous ces mots revêtent des définitions bien différentes en fonction de sa géographie, son âge, etc. et surtout, en fonction de son milieu social.
    Mais, tiens, d'ailleurs, son quoi? Pardon?
    De là découle une autre chose systématique et faisant de la polémique à peu de frais... C'est quand ils parlent de ce qu'ils n'aiment pas. De quoi parlent-ils, pour résumer? Des mœurs. De ce qui est sociétal et importé des US. Ces mœurs, qui proviennent de ce qu'ils ont inventé eux-mêmes (comme le dit le billet ici même) et qui aboutissent à l'islamogauchisme... Ces moeurs qui font environ 90% du temps de parole de Zemmour, obstruant totalement et sciemment le vrai problème de fond, concret et palpable des français, qui n'est ni un concept polysémique, ni un concept américain, j'ai nommé leur pouvoir d'achat (ou d'épargne d'ailleurs...). Bref, leurs revenus, voir, le travail en général. Car, il faut savoir, que la plupart des français, notamment ceux qui gagnent moins de 2000 euros par mois (c'est à dire 56% des salariés) et bien d'autres (retraités, isolés à la campagne etc.) ne savent pas ce qu'est le "wokisme" ou la "cancel culture" (ils peinent encore à prononcer "LGBT") tant qu'un réac de chez Cnews ne vienne lui dire. Et il y a fort à parier que si personne ne venait lui marteler, il n'en sentirait pas le moindre impact et s'en foutrait éperdument, du moment qu'il a suffisamment pour vivre et faire vivre sa famille.

    Pourtant, continuellement, sans cesse, on met face à Zemmour des guignolos aux logorrhées sociétales, soit ex-gauche caviard devenus macronistes (de droite donc), soit des porte paroles écervelés de youtubeurs américanisés (qui, hors Internet, n'existent pas).

    C'est assez "drôle" de voir, comme tout le monde s'efforce, pour le plus grand bonheur de Zemmour, de mettre en face de lui des arguments aussi pauvres, facilement considérés comme superflus, ridicules, trop "à la mode", et comme on ne lui met jamais d'adversaires crédibles, d'intellectuels dignes de ce nom, de vrais philosophes politiques comme Lordon, Michéa, Friot et on en passe. Puisque Zemmour s'est déjà dit "marxiste" à plusieurs reprises par le passé, ah, tiens, il n'en parle plus, et bien parlons-en... Ca pourrait être très intéressant.

    Ca pourrait être très intéressant, dans le cadre d'un débat intelligent, avec des interlocuteurs crédibles et pas seulement là pour consoler le péquenaud désespéré, de voir que s'il n'en parle plus, de marxisme, ou qu'il n'emploie plus ce mot, c'est bien parce que tout comme Macron et les gens qu'il dénonce, il n' a cure des classes sociales. Là où il reprochait, avant, les socialistes d'être trop libéraux sociétaux et d'utiliser les pauvres pour défendre une cause qui va les nuire, lui, Zemmour, il fait quoi? Pareil. Exactement. Il se fout des milieux pauvres, sauf évidemment dans la mesure où ils voudront voter pour lui, s'insurger pour des raisons sociétales (arnaque de longue date, donc), ici contre l'islamowokisme (aller, j'invente le mot, si ce n'est déjà fait), car, bien sûr, de la même façon que Trump, il se fout royalement des travailleurs pauvres, des gilets jaunes, cette "jacquerie" qu'il ne cesse de défendre que dans la mesure où elle est manipulable à coup de vision "anti-", mais jamais dans la mesure où elle est en proie au système qu'il fustige pourtant tant... Mais ça, les vraies conditions de vie des gilets jaunes, ça, Zemmour, il s'en contrefout. Il croit réellement que si tu crois aux concepts confus de "France" et de "mode de vie à la française", ça te suffira pour tenir et continuer à trimer, pour mettre le travail au centre de ta vie (reconstruisons les usines, bien sûr, une si belle vision de la vie). Aller, cravache, tant que la "France" est belle. Tu vas voir, elle va rayonner à travers le monde, ta vie on s'en fout, tant qu'il n'y a plus de "Mohammed"! C'est donc ça la révolution tant attendue, le remède anti-système, la réponse à la montée du carburant, à la baisse générale des dépenses publiques, aux pâtes à la fin du mois et aux infirmières, tu entends, c'est donc ça : Travail-Famille-Patrie.

  • Zemmour n'est que la Petite partie immergée d'un iceberg qui dérive lentement maïs sûrement vers l'""Horizon""des coupables, énarques,politicards de tous ordres,voyants et prédicateurs du mieux être qui n'arrive jamais.....le choc sera brutal,et le Titanic des médias et des bien pensants sombrera bientôt,sans laisser d'autres traces qu'une"pollution marine"", et une atmosphère électrique qui nettoiera cet Amoco Cadix de la pensée bienveillante...le temps des responsabilités et des comptes à rendre interviendra très vite à l'issue de ce naufrage.....

  • Attention à ce que vous dites, la France est en danger et Éric Zemmour n'incite pas à la haine et au meutre, qui décapité assassine etc...vous parlerez de tout cela, à l'enfant orphelin des deux parents policiers assassinés chez eux par un musulman fanatique.

  • Z en langage des oiseaux signifie "en chemin vers Dieu" selon un conférencier reconnu à qui j'avais posé la question... Quel est le dieu de Zemmour ?

  • Je suis autant en total accord avec ce qui est écrit sur le constat d'impuissance politique et démographique de la France que j'apprécie la façon dont c'est écrit.
    Ensuite Z. dénonce à merveille et en profondeur les plaies de la France mais n'a pas conscience qu'elles sont à jamais indélébiles et que plus aucune idée politique ne pourrait l'en guérir tellement les rouages économiques mondialisés ont broyé toute autonomie identitaire.
    Nous ne verrons plus cette société d'Amour tel qu'elle était vécue aux temps des mémoires héritées .

  • Ce monsieur a sans doute oublié que la France s est construite aussi grâce à tout le monde après la seconde guerre mondiale.

    Ces questions de bien vivre ensemble doivent se discuter en assemblées du peuple dans des réunions de citoyens organisées par les maires. Ce n est toujours pas fait ?

    Car les personnes sont là et il faut organiser la vie ensemble dans nos contradictions et ce n est pas en mettant le feu au poudre qu il donne des solutions.

    Installer encore plus de désordre actuellement pour cacher les délocalisations ; la mise à mal des services publics ; la non transition économique est une technique bien laide pour cacher la lâcheté factuelle de l État face à ses fonctions d organisation du pays.

    Les vraies sujets aujourd hui sont de récupérer l'argent détourné et faire revenir nos industries sur le territoire.
    Et que ces industries soient respectueuses de l environnement et des salariés.
    Donner du travail à tout le monde et la vie de tous sera meilleure.
    Décentraliser les espaces et donner instruction et travail à tout le monde.
    Réguler les prix de toutes les matières premières ; matières industrielles ; prix des heures salariales ect....

    Faire de la qualité plutôt que ce qui se fait actuellement.

  • Je suis bien d’accord avec cette analyse

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