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philippe sollers - Page 2

  • Nouvelle génération, nouvelle pornographie ? (Despentes, Millet, Angot, Legendre, Breillat, Anderson & Co.)

    Vers la fin des années 90, j'ai été surpris par une déferlante de romans qui traitaient de la sexualité et de ses déviances psychologiques, sans aucun tabou. J'avais lu Les particules élementaires de Houellebecq, sur les conseils d'un ami, et outre le choc de découvrir un écrivain naissant, la violence de cette littérature, que je nommais aussitôt « littérature trash », me fit froid dans le dos, au point d'en tirer une sorte de pastiche que j'intitulai Caméra, et qui parut en 2003, dans le catalogue d'un micro-éditeur du sud de la France. J'avais croisé Claire Legendre, en 1999, à la sortie de son roman Viande, dans une séance de signatures, mais le personnage me semblait manquer cruellement d'épaisseur. Je voyais en elle une sorte de petite-bourgeoise de province, gauchisante et perdue au milieu de ce bazar de romans foutraques, dans lesquels la confidence flirtait dangereusement avec l'indécence, notamment dans le roman de Catherine Millet, La vie sexuelle de Catherine M., qui est le roman autobiographique et pornographique d'une grande bourgeoise parisienne, étalant, comme chez le psychanalyste, ses frasques sexuelles autorisées par un privilège de classe. Comme bien d'autres titres parurent à partir du début des années 2000, ce que Christian Authier nomma avec justesse, Le nouvel ordre sexuel, je fus inquiet et effrayé par ce tournant littéraire post-moderne et frisant avec l'immonde, mêlant un nombre considérable de jeunes femmes plutôt de gauche, qui revendiquaient, dans un chaos sans nom, leur droit à la jouissance, tout en dénonçant leur statut de femmes, donc de victimes de la phallocratie, forcément. Face à autant de contradictions, et de bruit et de fureur, je réalisais une sorte d'état des lieux, en 2002, qui parut dans un Hors-série des Carnets de la philosophie, en 2009. Il trouva également une place dans mon recueil d'articles, Les âmes sentinelles, que les éditions du littéraire publièrent en 2011. Le voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.

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  • Charles Bukowski : métaphysique de la vermine

    Le mythe « Bukowski » a pris naissance en France, le 22 septembre 1978, sur le plateau de l’émission littéraire la plus célèbre de l’époque : Apostrophes. Émission télévisée hebdomadaire présentée par Bernard Pivot. Sur le plateau, non loin de l’anar’ François Cavanna, un grand bonhomme d’une soixantaine d’années. Celui-ci a pris soin de se munir de sa propre boisson pour participer à l’émission. C’est du vin blanc. Cet article est paru dans La Presse Littéraire, numéro 2, du mois de Janvier 2006. Revu et augmenté en décembre 2009, il a trouvé une place dans mon essai, La Part de l'ombre, en 2010, aux éditions Marie Delarbre.

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  • L'évangile de Nietzsche - Philippe Sollers et Vincent Roy

    La seule vraie question que l'on se pose, lorsqu'on a lu le Zarathoustra, c'est qui est véritablement Frédéric Nietzsche ? Cette question, deux écrivains se la posent, dans un livre au titre curieux L'Évangile de Nietzsche, Vincent Roy, et le très facétieux Philippe Sollers, qui semble parfois prendre le philosophe allemand un peu trop en otage de son oeuvre foisonnante. Mais, enfin, quand on est un grand écrivain, on peut semble-t-il, tout se permettre. Cette recension a paru dans le Magazine des livres, numéro 5, des mois d'avril et mai 2008. Le voici désormais accessible dans l'Ouvroir.

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  • De la littérature en décomposition. Entretien avec Juan Asensio

    Si, pour les amoureux de la littérature, les ardents, les langoureux, nous vivons une ère de grand désenchantement, vous trouverez un épris, un dévoué en matière de bouillonnant contempteur de notre modernité, certes lâche, grossière, hirsute, infertile, répondant au nom de Juan Asensio. Il s’en fait d’ailleurs l’écho dans son second essai sobrement intitulé La littérature à contre-nuit, et qui réunit divers articles qui peuvent être lus à la suite ou séparément (ce sont des billets tirés de son blog, ce gouffre, souvent un abysse de textes, vénérant l'écrivain de droite, maelström parfois indigeste et qui vise à questionner le sens de la littérature et de sa déperdition contemporaine.) Leur difficulté d’accès, due souvent à un style un peu trop ampoulé, peut d'ailleurs donner le vertige, ou le ton à un ouvrage critique, dont la haute prétention de revisiter une littérature ayant de l’estomac, pourra en désorienter plus d'un. Cela fait longtemps, qu'avec Asensio, nous ne sommes plus amis, ayant autrefois servi dans les mêmes revues, probablement pour des divergences littéraires, mais pas que ; cela dit, ce qui m'a tout de même intéressé dans cette étude, c'est moins le ton que la visée : s’élever au-delà de la production actuelle, celle des Foenikos, Darrieussecq, De Vigan, Millet, Gavalda, Ndiaye et consorts, que je ne supporte décidément plus, avortons du genre romanesque, bouffons de la littérature, myrmidons du Quartier latin qui feraient presque passer Juan Asensio pour un escogriffe, et ses textes pour des libelles monumentaux. Bien sûr, ça n'est pas comparable, et si l'on comparait, on croirait presque que la prose d'Asensio a été écrite d'un geste gigantal. Allons, restons sérieux ! Entre la littérature décarbonée d'aujourd'hui et les bonnes lettres d'hier, on n'y mettra jamais Juan Asensio. Mais pour un petit cercle très confidentiel de lettrés, vouant Juan Asensio au pinacle, le blogueur, et critique littéraire, serait passé maître dans l’art et la manière de décortiquer le texte littéraire. Soit ! Si Juan Asensio s'est rêvé en Léon Daudet ou Léon Bloy au XXIe siècle, il semble que, ni la force de la pensée ni la puissance du verbe, ou même la force d'âme ne soient véritablement au rendez-vous. Néanmoins, ses articles, comme ses billets, montrent la voie : pour se revendiquer de la littérature, on doit adopter plusieurs niveaux de langue, plusieurs méthodes d’écriture et une polyphonie quêtée. Aussi, quand on lit ses textes, il est bien impossible de dire que l’auteur fait la part belle au lecteur, même si la difficulté de lecture est surtout due selon moi, à un langage alambiqué plutôt qu'à une réflexion de fond complexe et profonde... Il s’agit pourtant de s’accrocher très fort pour poursuivre, s’aventurer en ces territoires foisonnants, ces chemins ombrageux qui vous perdent à la moindre distraction. Je connais Juan Asensio, grâce à son blog, Stalker, et quelques recensions dans la Presse littéraire. Joseph Vebret, notre rédacteur en chef commun, m'a demandé de lui écrire une recension de l'essai du blogueur et critique littéraire, et de lui proposer un entretien, que nous avons réalisé avec Juan Asensio par mail. Même si je n'ai pas spécialement accroché à son livre, paru en 2005, j'ai accepté ce travail, car je crois qu'un bilan s'impose. C'est ce que je me suis appliqué à faire ici, entre ma recension et cet entretien, que j'ai réunis dans ce billet, par commodité pour le lecteur. Ils sont désormais en accès libre dans l'Ouvroir

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    Lien permanent Catégories : Chroniques, Ecrivains, Entretiens, Juan Asensio, Littérature française 0 commentaire
  • Écrivains post-modernes ? Beigbeder, Dantec, Houellebecq...

    Je vous propose un diaporama effarant pour tout littéraire qui aurait longtemps vécu en lisant et relisant quelques belles pages de Verlaine, Maupassant, Flaubert, Proust, ou parmi nos modernes, Gide, Mauriac, Camus, Duras, Modiano, Rouaud, et j'en passe. Bref, ce sont des lignes qui ne peuvent que choquer, indigner des yeux qui ont appris à lire une littérature classique visant les hauteurs essentiellement, la grandeur ; une littérature au service de la littérature dans ce qu'elle a de meilleur. Arrive pourtant aujourd'hui, une nouvelle génération d'auteurs, sans complexes, qui n'a plus crainte d'étaler dans des romans plus sociologiques que littéraires des propos sur le sexe, la drogue, la violence de notre société ; leurs textes sont à la fois immoraux et indécents, ils proposent toutefois une relecture neuve de notre époque décadente, avec des lunettes à infra-rouge ; aussi, voici qu'ils nous livrent des récits aussi ignobles que roboratifs. La littérature post-moderne n'a sûrement aucun avenir, puisqu'elle nait, comme les Epiphyllum oxypetalum, la nuit seulement. C'est donc dans les décombres de notre monde contemporain, dans sa clarté obscure que ces écrivains écrivent leurs livres, trempant leur plume dans le cyanure afin de nous montrer ce qu'il y a de plus décadent, cynique, ignoble, immoral dans notre monde d'aujourd'hui, en ne faisant aucune concession à l'époque. C'est un peu comme si cette fin de siècle était une sorte de fin de partie glauque et obscène. Cet article a été écrit pour la Presse littéraire. Il est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.

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