Michel Houellebecq, « Interventions », écrivain subversif ?
Cette recension parue dans la livraison n° 40 de Livr'arbitres. Elle figure désormais au sommaire de mon livre Galaxie Houellebecq (et autres étoiles) paru aux éditions Ovadia (2024).
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Cette recension parue dans la livraison n° 40 de Livr'arbitres. Elle figure désormais au sommaire de mon livre Galaxie Houellebecq (et autres étoiles) paru aux éditions Ovadia (2024).
L'écrivain Richard Millet est devenu le pestiféré de la République des lettres. Suite à la parution de deux ouvrages qui n’ont plu ni au petit milieu des lettres germanopratines, ni à la gauche politique et morale, l’écrivain de presque soixante-dix ans s’est retrouvé au banc des accusés. Lâché par Gallimard, mais aussi par presque toute l’édition française, c’est toutefois aux éditions Les Provinciales qu’il revient avec un récit autobiographique qui raconte ses vingt premières années sur terre. Autiste, survivant, il nous raconte une jeunesse française, sa naissance à la littérature, à la philosophie, à la musique, aux femmes et à la sensualité, racontant une formation de l’esprit, et au goût de la langue, dans ce récit, La Forteresse, qui est une sorte de mise au point, ainsi que le couronnement d’une œuvre. C’est donc la voix d’un authentique écrivain que l’on entend, dans un style à la fois très littéraire et très classique, loin du nombrilisme mal écrit et vulgaire de la littérature de cette époque, qui n’hésite pas à aborder les cicatrices, ce qui fait mal, inscrivant en creux de la doxa un contre-discours, qui fait penser à un appel à la guerre civile pour certains, mais qui est plutôt revendiqué par l’écrivain français, comme de la transgression, fondée sur une rhétorique de la dissidence. « Le style est une arme en elle-même, autant que le combat », dit-il, alors que ses détracteurs voudraient le réduire à la polémique. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec lui sur le sujet. Voici donc la rencontre avec un authentique écrivain, hors des sentiers rebattus de la censure et du politiquement correct. Ce grand entretien est paru dans le site du mensuel Entreprendre, et dans le n°40 de Livr'arbitres de décembre 2022. Il figure désormais au sommaire de mon livre Galaxie Houellebecq (et autres étoiles) paru aux éditions Ovadia (2024).
On ne dira jamais assez de mal de ce siècle stupide. Désormais, les jurés de Stockholm ont ajouté une pierre de plus à l'édifice de bêtise, de nullité de ce siècle, décernant le prestigieux prix Nobel (enfin, pour ce qu'il en reste) à Annie Ernaux. Ils l'ont refusé à Philip Roth, à Milan Kundera, à Michel Houellebecq, préférant couronner une œuvre mineure. Vingt ans plus tôt, aurions-nous cru en Annie Ernaux ? La raréfaction et l'obscurcissement des esprits expliquent certainement le peu de résistance qu'a rencontré l'étrange couronnement de cette œuvre. Pourtant, si les polémiques ad principia ne sont pas dénuées d'intérêt, elles ne deviennent pourtant percutantes qu'en s'incarnant, en devenant ad personas. Salman Rushdie n'était-il pas le meilleur candidat au prix Nobel de littérature dans le contexte actuel ? Cette idée n'est-elle pas frappée au coin du bon sens ? N'y a-t-il pas un esprit aujourd'hui fanatique et borné dans ce prix Nobel de littérature que l'on devrait judicieusement rebaptiser prix Nobel de politique, puisque les jurés suédois ne s'intéressent guère aux grands écrivains. Ils préfèrent leur idéologie, collant avec l'air du temps, et qui, pardonnez-moi, pollue le débat plus qu'elle ne l'apaise. J'ai réalisé une tribune pour le site du mensuel Entreprendre, qui a fait débat sur certains réseaux sociaux. La veille, j'avais répondu à quelques questions du journal IPost.be, qui m'avait interrogé sur le sujet. C'est ainsi que la tribune et l'entretien (où je réponds aux questions de Régine Kerzmann) sont désormais réunis ici, en accès libre dans l'Ouvroir. Je peux comprendre que l'on soit heureux que ce prix ait été décerné à Annie Ernaux. Mais je crois que l'on a aussi le droit de le déplorer. Cessons avec les calembredaines de notre époque. Tâchons de déboulonner les idoles, cela s'appelle aussi l'esprit critique.
Je ressors de mes tiroirs une vieille recension, parue jadis dans La Presse littéraire, en 2007. Elle avait comme mérite de balayer cette époque débilitante, dans laquelle les écrivains décarbonés font la pluie et le beau temps. J'y aborde le début du siècle, et une certaine littérature qui se crut en avance, celle des écrivants de droite, alors qu'elle appartenait déjà au siècle passé. La vraie question, alors que ce siècle stupide ne cache déjà plus son nom, est bien le problème du roman, du texte littéraire au XXIème siècle, de l'écriture dans un siècle qui peine à naître... Où j'aborde entre autres dans cette tribune, Juan Asensio, Maurice G. Dantec, Éric-Bénier Burckiel, Marc-Édouard Nabe, Sarah Vajda, Raymond Abellio, et les myrmidons du Quartier latin... Cette tribune est parue dans le site du mensuel Entreprendre, puis dans le numéro 3 des Carnets de la philosophie du mois d'octobre 2022. La voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Voici un ouvrage qui mérite vraiment le détour : je ne sais pas si c’est une ouverture pour demain, mais c’est tout du moins, un livre pour le temps présent. C’est une somme, une Bible : l’intelligence, l’humanité, l’existence y sont abordées de manière moins étriquée que d’habitude. Ses deux auteurs m'ont accordé un entretien, et je jubile déjà de tout ce que je trouve de réponses à mes questionnements, courant sur ces 15 dernières années, à la fois dans leur merveilleux livre, et dans leurs réponses. Cet entretien a paru dans le site du mensuel Entreprendre, puis dans le numéro 28 de Question de philo du mois de décembre 2022. Il est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.