Le fardeau de la liberté, note sur Sartre

Cet article a été écrit pour le numéro 2, des Carnets de la philosophie. Le voici désormais en accès libre de l'Ouvroir.
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Cet article a été écrit pour le numéro 2, des Carnets de la philosophie. Le voici désormais en accès libre de l'Ouvroir.
Hiroshima. 06 août 1945. 2h45. Heure locale. Un champignon nucléaire, absolument impressionnant, s’élève au-dessus du monde. La guerre touche désormais à sa fin. La technique et ses prouesses viennent de mettre un terme à un conflit qui oppose deux peuples. Contre toute attente, cependant, cette prouesse technique, qui a hâté le cours des choses, cisèle soudainement l’humanité dans un destin universel et irréversible. Cet article est paru dans le Magazine des livres, numéro 7, de novembre 2007. Le voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
La vocation philosophique est avant tout pratique. Comprendre le monde afin de le transformer… S’adressant au plus humble comme au plus savant, la philosophie nous accompagne chaque jour dans notre traversée solitaire de l’existence. Elle fait la lumière sur des zones obscures ; elle jette des ponts entre les pensées éparses. Il faut considérer l’impensable comme ce vers quoi tend chaque esprit devenu libre, affranchi d’un rapport flou avec le réel. Il n’y a cependant pas de philosophie sans engagement. Engagement solitaire élaboré dans le vif d’une exploration de soi et du monde… Cette recension est parue dans le Magazine des livres, numéro 6, de septembre-octobre 2007. La voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
La notion de « crise » semble aujourd’hui à la mode. Les formules telles que « crise de l’art », « crise du roman », « crise de société » sont légion. Pas une science, une discipline, une société qui n’ait eu sa crise… Sclérose, immobilisme, moment inéluctable de l’échec d’un système, la notion de « crise » stigmatise ce moment où l’on passe d’un état normal des choses à un moment où l’évolution n’est plus possible. Formule en référence à un état passé idéal, et un état présent dont le sens compris à partir de cet idéal aurait dégénéré… Cette recension est parue dans le numéro 5, du Magazine des livres, en juillet 2007. La voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Comment assumer notre condition d'homme ? Comment vivre dans ce monde si nous n'y sommes pas bien ? Ce problème est bien celui de Nietzsche. La philosophie aide-t-elle à mieux nous comprendre ? Mieux comprendre le lieu dans lequel nous avons été jetés ? Cet article est paru dans le numéro 1, des Carnets de la philosophie, de septembre 2007. Le voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Le 14 octobre 2006, ce fut le centenaire de la naissance d’un des penseurs les plus marquants du 20ème siècle : Hannah Arendt. Élève de Heidegger[1], elle fut docteur en philosophie, et l’épouse de Günther Stern, ce jeune philosophe allemand, mieux connu sous le nom de Günther Anders, pour son mémorable Nous, fils d’Eichmann. Divorcée en 1939, remariée avec Heinrich Blücher, puis installée aux Etats-Unis, après la guerre, pour y enseigner successivement aux universités de Californie, Chicago, Columbia et Princeton, elle se rendra célèbre en questionnant la possibilité de juger les crimes contre l'humanité, lors du procès Eichmann en 1964. Ayant écrit plusieurs ouvrages, dont La condition de l'homme moderne, et Les origines du totalitarisme, Hannah Arendt est surtout connue pour avoir menée avec une rigueur sans relâche et un sens critique tout à fait novateur, une réflexion sur la nature de la politique à l'âge des masses, et une réflexion inédite à partir de la phénoménologie de Heidegger, des causes morales et politiques du nazisme, ainsi qu’une réflexion inédite et très éclairante sur la « banalité du mal ». Cet article a été publié dans la revue trimestrielle, La Presse Littéraire, le numéro 6, de mai 2006. Il est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Il y a des textes qui ont ce talent de vous paralyser de peur en traitant les problèmes par l'humour. Cette sorte de lâcher prise face à la tragédie humaine, est le digne héritage des Grecs antiques eux-mêmes. C'est tout du moins ce que je pourrais en dire, tant l'ambition de ces deux romans de SF que je recense dans cet article, rejoint ce désir salutaire de nous mettre en garde contre notre sort, par un traitement thérapeutique de choc : l'humour. À moins que, d'humour, nous ne pourrions retrouver ici, dans ces deux très beaux textes, qu'une forme élevée de cynisme... Qui sait ? Ces chroniques sont parues dans Galaxies, n°39, Printemps 2006 et n°42, Printemps 2007. Elles sont désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Je me souviens d'avoir chroniqué, pour le numéro 3, du Magazine des livres, de mars 2007, un petit livre léger, aéré, et aux prétentions fort tout limitées. Ce livre était sorti en 2004, dans un grand bruit fracassant, comme on en connaît depuis déjà des années. On disait à l'époque que le livre de Corinne Maier dressait un constat sombre sur les rapports entreprise-salariés, sans proposer de remède. Ce n'est pas faux. Et c'est sûrement ce qui en limite sa portée. D'un autre côté, on ne peut être le juge et le jury. J'expose le constat, pour le reste, les choses se feront dans le silence des transformations invisibles. Je remets cette chronique en accès libre dans l'Ouvroir.
Juan Asensio m'a écrit pour me proposer de recenser son livre. Au téléphone, j'ai eu au bout du fil un homme courtois, qui m'a donné envie de chroniquer son essai, qui est la reprise de certains de ses billets dans le Stalker, car l'auteur est avant tout un blogueur, même s'il est par ailleurs critique littéraire et préfacier, que j'ai trouvé certes, un peu rébarbatif et trop bavard parfois, mais qui a le grand mérite de reposer la question essentielle et presque oubliée, en ce début du XXIe siècle, à savoir : qu’est-ce que la littérature ? La question mérite d’être posée et constamment renouvelée… Pour le dire de manière un peu grandiloquente, l’oraison de nihilisme et de cynisme qui, de son épais manteau noir, aspire progressivement la littérature vers son propre néant ne doit tout de même pas nous faire oublier que peu de choses mettront pour le coup fin à cet art silencieux et transcendant. Comptons sur la critique pour aider à cette pérennité annoncée. Cet article présente un intérêt certain, pour comprendre l'effondrement de la littérature, auquel nous assistons impuissants. Il est paru dans La Presse littéraire, en 2006. Le voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Pour mes lecteurs qui désireraient s'initier à quelques premiers éléments de philosophie, je remets ici en ligne, à toute fin utile, cinq chroniques parues dans des magazines aujourd'hui disparus. Ce sont bien sûr, quelques précisions élémentaires, à propos de doctrines fondamentales dans l'histoire des idées. Je vous renvoie, dans le corps du billet, par liens hypertextuels, à des articles, cette fois-ci, plus élaborés, si, à tout hasard, vous souhaitiez prolonger la lecture de ces quelques pistes, demeurant volontairement superficielles.
Hier, une amie, tout fraîchement agrégée d’anglais, démarre dans son nouvel établissement et m’écrit le soir même le mail suivant : « De mon côté, je suis ravie d'être dans mon petit collège du Cannet... avec mes petits 6èmes... j'essaie d'être ludique et ça me rappelle beaucoup mon expérience de lectrice aux E.U. » Eh oui, les États-Unis sont le laboratoire (de catastrophe générale ?) ayant inspiré nos nouveaux pédagogues. N'est-ce pas temps donc, de relire un texte d'Hannah Arendt, tiré de son ouvrage La crise de la culture, à propos de l'éducation, pour saisir ce qui va désormais très mal dans notre civilisation, et, surtout, dans l'éducation que nous proposons aux générations futures ? Ce texte, je l'ai écrit spécialement pour l'Ouvroir.
Franck Thilliez est un auteur de romans noirs français, qui appartient à cette veine d'écrivains explorant avec allégresse toutes les facettes du mal, et mettant en lumière nos peurs les plus ancestrales. Histoires de violence, de serial killers, depuis son premier Conscience animale (CY éditions, 2001), que j'ai eu le plaisir de publier, alors qu'il était encore un jeune auteur de polars inconnu, l'auteur français a produit une oeuvre originale et saluée par la critique et le public. J'avais réalisé en 2007 et 2008 deux entretiens avec Franck Thilliez, pour le Magazine des livres, que je livre ici en un seul bloc, mis à jour, dans l'Ouvroir.
Nourri d'une forte amitié à la ville pour la personne, et d'une grande admiration pour l'auteur, qui propose une oeuvre originale et ahurissante, j'ai réalisé en 2007, une longue analyse des romans de Franca Maï, qui est parue dans le Magazine des livres, et qui a, selon les mots de l'écrivain, convaincu son éditeur de publier son prochain roman, L’Amour Carnassier, qui paraîtra l'année prochaine, en librairie. Aussi, si l'on en croit Le Cherche midi, Franca Maï aurait une voix « proche du blues ». Cette très célèbre forme musicale que l'on doit aux noirs d'Amérique, et qui caractérise d'une part une formule harmonique constante, un rythme lent à quatre-temps, d'autre part, le cafard et la mélancolie. Mon long article désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Philip K. Dick, que l’on ferait l’affront de présenter, même à un lecteur le moins chevronné en SF, est un maître du genre. Qu’il touche à l’anticipation, à l’uchronie, à la SF, ou encore, avec ce dernier recueil, au space-opéra, tous ses textes, romans et nouvelles, sont stupéfiants d’actualité, en prise directe avec notre monde ultra-contemporain. Visionnaire, ironique, paranoïaque, toute son œuvre, - ce dernier recueil de nouvelles, n’échappant évidemment pas à la règle -, et mené tambour battant par une inlassable exploration des mondes schizophrènes, désorganisés, équivoques, et furieusement décalés avec la réalité telle qu’il nous semble la percevoir. Je vous propose une chronique, publiée simultanément dans la revue électronique Boojum-mag.net et dans le bimestriel Science Fiction Magazine.
Si, pour les amoureux de la littérature, les ardents, les langoureux, nous vivons une ère de grand désenchantement, vous trouverez un épris, un dévoué en matière de bouillonnant contempteur de notre modernité, certes lâche, grossière, hirsute, infertile, répondant au nom de Juan Asensio. Il s’en fait d’ailleurs l’écho dans son second essai sobrement intitulé La littérature à contre-nuit, et qui réunit divers articles qui peuvent être lus à la suite ou séparément (ce sont des billets tirés de son blog, ce gouffre, souvent un abysse de textes, vénérant l'écrivain de droite, maelström parfois indigeste et qui vise à questionner le sens de la littérature et de sa déperdition contemporaine.) Leur difficulté d’accès, due souvent à un style un peu trop ampoulé, peut d'ailleurs donner le vertige, ou le ton à un ouvrage critique, dont la haute prétention de revisiter une littérature ayant de l’estomac, pourra en désorienter plus d'un. Cela fait longtemps, qu'avec Asensio, nous ne sommes plus amis, ayant autrefois servi dans les mêmes revues, probablement pour des divergences littéraires, mais pas que ; cela dit, ce qui m'a tout de même intéressé dans cette étude, c'est moins le ton que la visée : s’élever au-delà de la production actuelle, celle des Foenikos, Darrieussecq, De Vigan, Millet, Gavalda, Ndiaye et consorts, que je ne supporte décidément plus, avortons du genre romanesque, bouffons de la littérature, myrmidons du Quartier latin qui feraient presque passer Juan Asensio pour un escogriffe, et ses textes pour des libelles monumentaux. Bien sûr, ça n'est pas comparable, et si l'on comparait, on croirait presque que la prose d'Asensio a été écrite d'un geste gigantal. Allons, restons sérieux ! Entre la littérature décarbonée d'aujourd'hui et les bonnes lettres d'hier, on n'y mettra jamais Juan Asensio. Mais pour un petit cercle très confidentiel de lettrés, vouant Juan Asensio au pinacle, le blogueur, et critique littéraire, serait passé maître dans l’art et la manière de décortiquer le texte littéraire. Soit ! Si Juan Asensio s'est rêvé en Léon Daudet ou Léon Bloy au XXIe siècle, il semble que, ni la force de la pensée ni la puissance du verbe, ou même la force d'âme ne soient véritablement au rendez-vous. Néanmoins, ses articles, comme ses billets, montrent la voie : pour se revendiquer de la littérature, on doit adopter plusieurs niveaux de langue, plusieurs méthodes d’écriture et une polyphonie quêtée. Aussi, quand on lit ses textes, il est bien impossible de dire que l’auteur fait la part belle au lecteur, même si la difficulté de lecture est surtout due selon moi, à un langage alambiqué plutôt qu'à une réflexion de fond complexe et profonde... Il s’agit pourtant de s’accrocher très fort pour poursuivre, s’aventurer en ces territoires foisonnants, ces chemins ombrageux qui vous perdent à la moindre distraction. Je connais Juan Asensio, grâce à son blog, Stalker, et quelques recensions dans la Presse littéraire. Joseph Vebret, notre rédacteur en chef commun, m'a demandé de lui écrire une recension de l'essai du blogueur et critique littéraire, et de lui proposer un entretien, que nous avons réalisé avec Juan Asensio par mail. Même si je n'ai pas spécialement accroché à son livre, paru en 2005, j'ai accepté ce travail, car je crois qu'un bilan s'impose. C'est ce que je me suis appliqué à faire ici, entre ma recension et cet entretien, que j'ai réunis dans ce billet, par commodité pour le lecteur. Ils sont désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Depuis Max Weber, on le sait, la science a désenchanté le monde. Nous ne faisons plus appel, comme le firent les hommes jusqu'au Moyen-âge, à des moyens magiques afin de maîtriser des esprits ou de les implorer. Nous recourrons à des techniques et des prévisions. Cela s’appelle, l’intellectualisation. Deux textes peuvent nous permettre de mieux comprendre quelle est désormais la place de la science dans la pensée moderne, et comment elle a emporté le combat sur la foi ou la superstition. Deux textes de grandes importances. Un roman américain qui rend hommage aux vaillantes batailles intellectuelles de Newton, et un autre ouvrage, celui-ci plus théorique, émanant d'un philosophe des lumières célèbre : Diderot. Un Diderot moderne, subtil, qui sut, mieux que personne, faire rayonner l'empire de la raison sur le monde des idées.
Donc, la France serait cartésienne ? L’adjectif « cartésien » aurait échappé au champ philosophique pour exprimer dans une extension généraliste, un état d’esprit franco-français ? Et le père du cogito en deux cents ans serait devenu à la fois l’expression d’une identité nationale, d’une division nationale et la victime plus ou moins consentante d’une tyrannie de la pensée… Cette longue recension est parue dans le Journal de la culture, numéro 15, de juillet 2005. La voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
« Le réel est réel », aime à dire le brillant philosophe Clément Rosset. Tautologie ingénieuse qui nous informe que le réel, quoi qu'on en dise, n'aurait pas de double. Le réel est un, unique, sans arrière-monde : « idiot » selon son étymologie grecque. Le réel pourrait être ainsi exploré inlassablement, en tous sens, il reste aux yeux de l'observateur, singulier, propre, particulier. Pour beaucoup d’amateurs de SF, Philip K. Dick est une légende. Son oeuvre foisonnante compte au total 47 romans et près de 130 nouvelles. Mort d'une hémorragie cérébrale en 1982, peu avant la sortie de Blade Runner de Ridley Scott, il n’aura de son vivant, jamais obtenu la joie de goûter au succès et à la reconnaissance littéraire qui allait bientôt suivre. Je vous propose une chronique publiée simultanément dans la revue électronique Boojum-mag.net et dans le bimestriel Science Fiction Magazine.
Pendant longtemps, on a classé la littérature d’anticipation comme une sous-littérature. C'était avant que celle-ci ne passe de sous-genre à genre total. La raison en est très simple, et je l'expose dans ce billet. Cet article a été écrit en janvier 2006. Je le retrouve avec bonheur dans mes tiroirs et le remets aussitôt en ligne dans ces pages.
Depuis leur création, les éditions Les Moutons Electriques font montre d’un soin tout particulier apportée aux ouvrages qu’ils publient au compte goutte. Dans la même veine, pari lancé, le tout premier roman signé par un jeune auteur déjà prometteur, ne déçoit pas. Avec un talent certain, Laurent Queyssi signe ces jours-ci, un roman déjanté qui, c’est sûr, ravira les fans de romans de SF cocasses et caustiques. On vous le garantie ! Cette chronique est parue dans Galaxies, n°42, de Printemps 2007.