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Qu’est-ce donc que cette époque où, comme cela, on dénonce, on calomnie, on exécute en public au nom de l’honnêteté… de l’Empire du Bien ? Le dernier ouvrage d’Onfray consacré à la figure d’Albert Camus[1] est l’expression même de cette dérive. Un livre nourrit de pulsions de mort… d’un socialisme de ressentiment !! Cela me fait irrémédiablement penser à cette phrase de Cioran : « C’est en vain que l’Occident se cherche une forme d’agonie digne de son passé. » Ça se revendique de Nietzsche ; ça en suit le chemin inverse. Un livre symptomatique de notre époque… Sans compter les prises d'otages dignes des pires commandos armés. Ici, en guest-star, Camus, dont Onfray se revendique sans condition. Aucune mauvaise pensée n’est tolérée chez notre écrivain de la mer Méditerranée… Exit le négatif, le flou, le tortueux ; exit la part d’ombre. Ici, tout est lisse, sans quoi on exécute, avec l’aval des hommes doués d’une morale à la hauteur de leur non-pensée. Les possédés du Bien, les hallucinés de l’uniformité sont aux commandes. Et gare à celui qui ferait un faux pas ! Cet article a été écrit pour le numéro 22 desCarnets de la Philosophie, paru en juin 2012. Le voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
« Résister à la technologie en tant qu’outil de contrôle et d’abus ? Oui, bien sûr, on doit être constamment en alerte et sur nos pieds. C’est important d’acquérir une connaissance sophistiquée de ces outils. Il n’est pas possible de simplement tourner le dos et ignorer, il faut apprendre à utiliser le Cyberspace, cet espace où nous sommes. Et si nous sommes concernés par la politique et les considérations sociales qui régissent ce monde, il faut agir au mieux dans cet espace ? C’est notre territoire, celui que nous devons assumer et dont nous devons préserver la liberté », R.U. Sirius, co-fondateur de Mondo 2000.
DansLes cent vingt jours de Sodome, Augustine est soumise à un calvaire inoubliable. Et c’est ainsi que, trempée dans le cyanure, l’encre du Marquis de Sade décrit le supplice : « Pendant la nuit, le duc et Curval, escortés de Desgranges et de Duclos, descendent Augustine au caveau. Elle avait le cul très conservé, on la fouette, puis chacun l’encule sans décharger ; ensuite le duc lui fait cinquante-huit blessures sur les fesses dans chacune desquelles il coule de l’huile bouillante. Il lui enfonce un fer chaud dans le con et dans le cul, et la fout sur ses blessures avec un condom de peau de chien de mer qui redéchirait les brûlures. Cela fait, on lui découvre les os et on les lui scie en différents endroits, puis l’on découvre ses nerfs en quatre endroits formant la croix, on attache à un tourniquet chaque bout de ces nerfs, et on tourne, ce qui lui allonge ces parties délicates et la fait souffrir des douleurs inouïes. On lui donne du relâche pour la mieux faire souffrir, puis on reprend l’opération, et, à cette fois, on lui égratigne les nerfs avec un canif, à mesure qu’on les allonge. Cela fait, on lui fait un trou au gosier, par lequel on ramène et fait passer sa langue ; on lui brûle à petit feu le téton qui lui reste, puis on lui enfonce dans le con une main armée de scalpel, avec lequel on brise la cloison qui sépare l’anus du vagin ; on quitte le scalpel, on renfonce la main, on va chercher dans ses entrailles et la force à chier par le con ; ensuite, par la même ouverture, on va lui fendre le sac de l’estomac. Puis, l’on revient au visage : on lui coupe les oreilles, on lui brûle l’intérieur du nez, on lui éteint les yeux en laissant distiller de la cire d’Espagne brûlante dedans, on lui cerne le crâne, on la pend par les cheveux en lui attachant des pierres aux pieds, pour qu’elle tombe et que le crâne s’arrache. Quand elle tomba de cette chute, elle respirait encore, et le duc la foutit en con dans cet état ; il déchargea et n’en sortit que plus furieux. On l’ouvrit, on lui brûla les entrailles dans le ventre même, et on passa une main armée d’un scalpel qui fut lui piquer le cœur en dedans, à différentes places. Ce fut là qu’elle rendit l’âme. Ainsi périt à quinze ans et huit mois une des plus célestes créatures qu’ait formées la nature, etc. » Cet article est paru dans le numéro 20, desCarnets de la Philosophie, d'avril 2012. Il est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
L'histoire de cet entretien est assez étonnante. J'ai été fortement marqué par la personnalité de l'auteur, alors qu'elle réalisait une émission avec Thierry Ardisson. J'ai commandé ses livres Bas les voiles !, éd. Gallimard (2003) et de Que pense Allah de l’Europe ? (2004) qui ont été pour moi comme un électrochoc. Lors d'une conférence sur son dernier roman, La muette, éd. Flammarion (2009), j'ai demandé à son attachée de presse à rencontrer cette écrivain controversée, mais celle-ci m'a expliqué qu'elle se méfiait des journalistes. J'ai alors tenté le tout pour le tout, en l'approchant après sa conférence, dans une librairie niçoise, où nous avons réalisé ce court entretien, dans la réserve, à l'abri des regards. Il est paru dans le Magazine des livres, numéro 33, en octobre 2011. Le voici désormais dans l'Ouvroir.
Cet article a été écrit pour une rubrique, que je tenais dans le Magazine des livres, et qui avait pour titre : La philosophie du temps qui passe. J'y pars d'un problème, à mon sens majeur : que vaut l'amour narcissique et la passion amoureuse ? Parue dans le numéro 34, de décembre 2011, voici désormais cette chronique en accès libre dans l'Ouvroir.
Mais qu’est-ce qui fait courir Don Juan ? On n’a cessé de causer, d’écrire sur cette figure mythique de la séduction masculine. Plus d’un millier d’adaptations, et la psychanalyse qui s’en empare pour créer son concept de don-juanisme. On le traite bien, on le traite mal. On l’aime, on le déteste. On le compare très frauduleusement à un épicurien, mais parce qu’on a si mal compris Épicure. Et l’on a si mal compris Don Juan par la même occasion. Cette longue étude était d'abord une allocution que j'ai faite dans un groupe lacanien. Je l'ai transformée en article, pour le numéro 19, desCarnets de la philosophie, de janvier 2012. Elle est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Ça doit être un signe des temps ! On ne s’est jamais autant intéressé à la philosophie dans tous les milieux sociaux confondus, et on n’a jamais aussi peu pensé en général. Ah elle est bien loin l’époque où un chanteur de variétés nous racontait que la France n’avait peut-être pas de pétrole mais avait des idées ! À l’ère des combats idéologiques, de la conscience politique, des écoles philosophiques a succédé le strass, les paillettes et la culture de comptoir. De la société du spectacle au zapping et au surf stérile sur Internet, l’esprit libre qu’avait imaginé un philosophe-arpenteur, l’esprit critique cheminant vers la vérité comme l’avait voulu Socrate, a perdu de sa superbe et de sa crédibilité. Entre un BHL hier et son digne successeur Michel Onfray aujourd’hui, la philosophie devient une sorte de prêt-à-penser bobo, bien-pensant, calibré pour les émissions de télévision et leur désir d’assurer du temps de cerveaux disponibles aux publicités pour Coca-Cola ! Cette recension est paru dans Le Magazine des Livres, n°32, d'août-septembre 2011. Elle est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Notre époque est transparente ! Du moins le dit-on. Exit le droit de mentir. Exit les jardins secrets de tout acabit. Exit les charlatans, les faussaires, les imposteurs. Au fond de notre caverne, les mensonges des insensés, les fraudes et mascarades des imposteurs doivent être dénoncées. Nous sommes entrés dans l’ère du mentir-vrai. Bien sûr, il ne s’agirait pas de convoquer le philosophe qui viendrait irrémédiablement désenchanter le peu qu’il nous reste, mais de formuler une demande inique : celle de la confession. Cette recension est parue dans le Magazine des Livres, numéro 33, de Novembre-Décembre 2011. La voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Vers la fin des années 90, j'ai été surpris par une déferlante de romans qui traitaient de la sexualité et de ses déviances psychologiques, sans aucun tabou. J'avais lu Les particules élementaires de Houellebecq, sur les conseils d'un ami, et outre le choc de découvrir un écrivain naissant, la violence de cette littérature, que je nommais aussitôt « littérature trash », me fit froid dans le dos, au point d'en tirer une sorte de pastiche que j'intitulai Caméra, et qui parut en 2003, dans le catalogue d'un micro-éditeur du sud de la France. J'avais croisé Claire Legendre, en 1999, à la sortie de son roman Viande, dans une séance de signatures, mais le personnage me semblait manquer cruellement d'épaisseur. Je voyais en elle une sorte de petite-bourgeoise de province, gauchisante et perdue au milieu de ce bazar de romans foutraques, dans lesquels la confidence flirtait dangereusement avec l'indécence, notamment dans le roman de Catherine Millet, La vie sexuelle de Catherine M., qui est le roman autobiographique et pornographique d'une grande bourgeoise parisienne, étalant, comme chez le psychanalyste, ses frasques sexuelles autorisées par un privilège de classe. Comme bien d'autres titres parurent à partir du début des années 2000, ce que Christian Authier nomma avec justesse, Le nouvel ordre sexuel, je fus inquiet et effrayé par ce tournant littéraire post-moderne et frisant avec l'immonde, mêlant un nombre considérable de jeunes femmes plutôt de gauche, qui revendiquaient, dans un chaos sans nom, leur droit à la jouissance, tout en dénonçant leur statut de femmes, donc de victimes de la phallocratie, forcément. Face à autant de contradictions, et de bruit et de fureur, je réalisais une sorte d'état des lieux, en 2002, qui parut dans un Hors-série des Carnets de la philosophie, en 2009. Il trouva également une place dans mon recueil d'articles, Les âmes sentinelles, que les éditions du littéraire publièrent en 2011. Le voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Écrit en 2005 et paru dans le numéro 17 du Journal de la culture la même année, puis, relu et augmenté, cet article a d'abord trouvé une place dans un recueil d'articles intitulé Les Âmes sentinelles, que j'ai fait paraître aux éditions du littéraire, en 2011 ; il figure désormais au sommaire de mon livre Galaxie Houellebecq (et autres étoiles) paru aux éditions Ovadia (2024).
La liberté de la conscience pour Sartre, se fond avec son existence. Or, cela veut précisément dire que la conscience en tant que liberté doit être conscience (de) soi comme telle. Elle est même une conscience consciente de sa liberté dans l’angoisse. Cette longue étude est parue dans le numéro 16, des Carnets de la philosophie. Elle est désormais disponible dans l'Ouvroir.
J'ai rencontré Jean-Pierre Denis, le rédacteur en chef du magazine La Croix, dans les locaux du diocèse de Nice, nous loin de la Réserve. Nous avons réalisé, durant une heure ce long entretien, autour d'une question centrale qui questionne et qui choque : être chrétien serait-il scandaleux aujourd'hui ? Cet entretien est paru dans le numéro 31 du Magazine des livres, en juillet et août 2011. Le voici désormais accessible dans l'Ouvroir.
On croyait Dieu définitivement « mort ». Et on pensait le christianisme relégué au rang de « sagesse » tranquille. On se disait que la « contre-culture » d’hier avait définitivement enterré ce qui avait longtemps fait office de « culture officielle ». Cette recension est parue dans Le Magazine des livres numéro 31, de juillet 2011. Elle est désormais disponible dans l'Ouvroir.
La mort est probablement l’un des thèmes les plus importants attaché à la philosophie de Heidegger. Certes, de nos jours, il n’est guère aisé de traiter du sujet, y compris philosophiquement. D’abord, parce que l’époque, plus qu’aucune autre, semble fuir l’ultime moment, – probablement trop pressée d’occulter ce qu’elle ne maîtrise pas, ou ce qui l’effraye. Est-ce le résultat d’une mort symbolique de Dieu qui, sur le mode prosaïque, n’a autrement engendré qu’une culture de masse fondée sur l’instant présent, et le matérialisme primaire ? Ne voulant donc s’acquitter d’autres valeurs transcendantes, comme la croyance, ou la spiritualité, par exemple, le sujet de la mort est traité tel un sujet tabou dans notre société contemporaine. Mais plus délicat encore, personne n’étant revenu de la mort, il est très difficile d’espérer parler, avec le minimum d’objectivité requis, d’un mystère aussi bien gardé. Cette longue étude est parue dans le numéro 14, des Carnets de la philosophie, d'octobre 2010. Elle est désormais disponible dans l'Ouvroir.
Contraction de mer-sol-soleil, le nom de Meursault pour l'un des personnages les plus célèbres de la littérature française, inventé par Albert Camus, montre d'emblée toute l'ambiguïté de cette silhouette littéraire qui s'exprime tout au long du texte, à la première personne du singulier, tout en jouant sur un présent de l'indicatif qui annule toute distance dans le temps. Ce long article a paru dans la Presse Littéraire, numéro 11, de septembre 2007. Il a été revu et augmenté, en avril 2011, pour mon essai Les Âmes sentinelles (2011). Il est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
À la différence de Sartre, Heidegger ne dramatise pas l'angoisse, mais en fait une notion centrale et essentielle de son grand oeuvre. Cette longue étude est parue dans le numéro 15, des Carnets de la philosophie, en janvier 2011. Elle est désormais disponible dans l'Ouvroir.
On trouve, à propos du regard d’autrui, de très longues descriptions phénoménologiques dans le grand œuvre de Sartre, L’Être et le Néant. Elles vont ici occuper mon analyse. On verra ainsi comment une relation intime noue subtilement ma liberté au regard d’autrui. On verra également comment Sartre entraîne les consciences à ne pas savoir se hisser hors d’un conflit inextricable et infini. Cette longue étude est parue dans le numéro 15, des Carnets de la Philosophie, de janvier 2011. La voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Ses jeunes maîtresses et ses vieux maîtres ont toujours été la grande affaire de Gabriel Matzneff. Ses jeunes maîtresses ont occupé sa vie ; elles y ont introduit une bonne dose d’amour et de sensualité, donnant un sens certain à son existence. Ses vieux maîtres lui ont procuré cette « famille esthétique et spirituelle à laquelle on appartient[1] ». Or, appartenir à une lignée de pensée, c’est très nettement se définir un lien ou une filiation et un art de vivre : une diététique. Ce long article a trouvé une place dans l'ouvrage collectif dirigé par F. Georgesco, paru aux éditions du Sandre, en 2010, et sobrement intitulé Gabriel Matzneff. Le voilà désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
J'ai croisé plusieurs fois Robert Misrahi, dans des conférences et des salons littéraires. J'aime beaucoup ce spécialiste de Spinoza, professeur émérite de la Sorbonne, car je suis bien convaincu avec lui que la philosophie de Spinoza consacre un lien étroit entre la liberté et le bonheur, avec pour boussole la joie. Ce rapport au bonheur par la joie déleste la philosophie de tout déterminisme. Mais cette philosophie ne saurait être possible sans une révision complète du rapport entre le corps et l'âme. Contre le dualisme cartésien, Spinoza opère un véritable renversement des rapports entre les deux en les unifiant. Deleuze dans un ouvrage important (Spinoza et le problème de l'expression) parlait de parallélisme entre le corps et l'esprit. Cette question philosophique difficile, reposant à la fois sur une conception ontologique, épistémologique et anthropologique, Robert Misrahi les porte courageusement dans l'ensemble de son travail, et dans une conception de l’individu chez Spinoza, que l'on retrouve dans un ouvrage, que j'ai commenté dans ce long article, réalisé pour le numéro 9 des Carnets de la philosophie. Je le rends désormais accessible dans l'Ouvroir.
Cette longue étude, m'a été demandée par leMagazine des Livres, pour un dossier sur les journaux intimes des écrivains. Elle est parue dans le numéro 24, du mois de mai-Juin 2010. La voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.