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On trouve au XXe siècle, formulé dans une conception « novatrice » la notion d’autrui sous l’angle du devoir et de la responsabilité, dans la pensée du phénoménologue français Levinas, célèbre pour avoir affirmé que la philosophie première était l’éthique.
On peut dire que, traditionnellement, dans les autres systèmes philosophiques, la morale est déduite d’une ontologie : on définit la nature du sujet et du monde et on en déduit des règles de comportement. Chez Levinas, la morale est philosophie première. La morale n’est pas ce qui vient discipliner un sujet préalablement défini ; la subjectivité se définit comme accueil de l’altérité : « le sujet est un hôte », dit le philosophe français, qui reprend et continue la phénoménologie de Husserl. La formule est à la fois simple et puissante, tout en gardant les vieux mots de la langue courante, Levinas renouvelle la conception de la subjectivité.
Si l’on fait en permanence l’épreuve de l’existence, en l’éprouvant dans notre chair, rien en revanche ne prouve sa nécessité ; menacée par le temps, elle est par là même inséparable de la possibilité de sa fin, et de la possibilité de la mort. Voici donc, pour l'Ouvroir, une petite réflexion mêlant Levinas et Heidegger.
Publié pour la première fois en 1985, puis une deuxième fois en 1999, augmenté d’une postface, et désormais d’une préface datant de février 2019, la biographie monumentale d’Annie Cohen-Solal, continuant de nous impressionner encore aujourd’hui, et qui demeure une biographie incontournable, ce texte, trentre-trois ans plus tard, est toujours aussi invraisemblable et remarquable à propos de l’odyssée philosophique d’une sorte d’Etna de la philosophie, d’un volcan littéraire, d’un personnage prédominant et chef de file d’une génération. Cette chronique est parue dans la revue en ligne Boojum. Elle est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Avant même sa parution, le journal inédit du philosophe Alain déclencha une profonde polémique, essentiellement due à des propos antisémites, intolérables, insoutenables même, que l’on ne pouvait imaginer de la part du grand humaniste de la première moitié du siècle dernier. La polémique, notamment portée par Michel Onfray dans son essai Solstice d’hiver ; Alain, les Juifs, Hitler et l’Occupation, a failli faire oublier le livre lui-même. Pourtant, la publication de ce journal inédit reste un événement pour les admirateurs du philosophe français, auteur des Propos, dont l’écrivain André Maurois aimait dire que « c’était l’un des plus beaux livres du monde ». Cette recension est d'abord parue dans la revue en ligne Boojum, et elle est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Il nous faut donc partir en quête de l’existence du Néant. Projet éminemment paradoxal si nous considérons que le Néant, ou le Rien, est ce qui « n’est pas ». Voici la suite de cette longue étude, parue dans le numéro 11, desCarnets de la philosophie, d'avril 2010.
Je n'ai pas l'habitude de parler de mes livres ici, puisque ce blog est quasi exclusivement consacré à parler des livres des autres, mais Jacques Aboucaya, que je remercie, écrivain et journaliste, ayant longtemps enseigné les lettres classiques au lycée, consacre à mon livre Seuls. Éloge de la rencontre, qui est paru ces jours-ci, une recension que j'aime beaucoup, et qui lui est très favorable.
Pour le numéro 22 desCarnets de la Philosophie, paru en juin 2012, la rédaction m'a demandé un article sur l'amour. Outre le fait que la philosophie soit probablement par sa passion pour la sagesse et la vérité, le plus bel acte d'amour qui soit, j'ai décidé de partir d'une question ontologique, la plus essentielle me semble-t-il : qu’est-ce que l’amour ? Question si profonde et énigmatique qu'elle en appelait forcément une autre : comment pourrions-nous définir le mystère de l'amour ? Voici cet article désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
J'ai croisé plusieurs fois Robert Misrahi, dans des conférences et des salons littéraires. J'aime beaucoup ce spécialiste de Spinoza, professeur émérite de la Sorbonne, car je suis bien convaincu avec lui que la philosophie de Spinoza consacre un lien étroit entre la liberté et le bonheur, avec pour boussole la joie. Ce rapport au bonheur par la joie déleste la philosophie de tout déterminisme. Mais cette philosophie ne saurait être possible sans une révision complète du rapport entre le corps et l'âme. Contre le dualisme cartésien, Spinoza opère un véritable renversement des rapports entre les deux en les unifiant. Deleuze dans un ouvrage important (Spinoza et le problème de l'expression) parlait de parallélisme entre le corps et l'esprit. Cette question philosophique difficile, reposant à la fois sur une conception ontologique, épistémologique et anthropologique, Robert Misrahi les porte courageusement dans l'ensemble de son travail, et dans une conception de l’individu chez Spinoza, que l'on retrouve dans un ouvrage, que j'ai commenté dans ce long article, réalisé pour le numéro 9 des Carnets de la philosophie. Je le rends désormais accessible dans l'Ouvroir.
La rédaction des Carnets de la philosophie, m'avait demandé d’esquisser, si j'ose dire, une compréhension partielle de la pensée de Heidegger à partir du socle fondamental de son œuvre avant le tournant (Kehre): l’ontologie. C'est ce que je crois avoir fait, même si ce travail demandera de la part du lecteur, une grande attention et un grand soin, pour avancer pas à pas dans cette oeuvre foisonnante. C'est bien sûr une lecture personnelle et partiale, et nul commentaire, aussi brillant qu'il soit ne dispensera personne de se reporter au texte même. Mais c'est un début qui peut être instructif pour le lecteur curieux. Cette longue étude est parue dans le numéro 10 de la revue, en octobre 2009, on pourra s'y reporter. La voici désormais accessible dans l'Ouvroir.
La notion de « crise » semble aujourd’hui à la mode. Les formules telles que « crise de l’art », « crise du roman », « crise de société » sont légion. Pas une science, une discipline, une société qui n’ait eu sa crise… Sclérose, immobilisme, moment inéluctable de l’échec d’un système, la notion de « crise » stigmatise ce moment où l’on passe d’un état normal des choses à un moment où l’évolution n’est plus possible. Formule en référence à un état passé idéal, et un état présent dont le sens compris à partir de cet idéal aurait dégénéré… Cette recension est parue dans le numéro 5, duMagazine des livres, en juillet 2007. La voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
L’homme contemporain souffre d’un mal sans précédent : la fatigue d’être soi. Avec le culte moderne de la performance, on assiste à une réelle montée en puissance des valeurs de la concurrence économique et de la compétition sportive dans la société française sommant les individus de se lancer à la conquête de leur identité personnelle et de la réussite sociale. Mais cette conquête s'accompagne inexorablement d'un souci inédit de la souffrance psychique. Souci exemplifié par la mise en scène de soi, ce qui entraîne à terme cette fatigue d'être soi que décrit Alain Ehrenberg dans un ouvrage portant le même titre, qui représente le moment où la médicalisation de la vie apparaît comme le phénomène général qui s'impose tout particulièrement à la psychiatrie.