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Cet article a d'abord été une allocution que j'ai prononcée à Spa, en Belgique, le jeudi 24 février 2022. Le Spa Waux-Hall Club m'a invité à un Dinner Business Meeting, afin d'y débattre de la vraie rencontre, qui ne se nourrit ni du désir, ni de l'utilité, ni du plaisir mais de l'attention portée à l'autre en tant qu'il est un autre moi - c'est-à-dire une fragilité et un infini. Voici désormais cette allocution en accès libre dans l'Ouvroir.
Roland Jaccard, auteur de plusieurs journaux et essais, dont La tentation nihiliste (PUF), bien connu pour son goût pour les lolitas et les jeunes asiatiques, publie son Journal du Monde d'avant, chez Serge Safran (2021), qui traite des années 83 à 88, du siècle dernier, et d'un monde ancien et aujourd'hui disparu. Je lui ai proposé un entretien pour un dossier spécial sur les journaux intimes des écrivains dans le numéro 36 de la revue Livr'arbitres, ce qu'il a aussitôt accepté. Suite à son suicide, le 20 septembre 2021, cet entretien qu'il a eu la gentillesse de réaliser avec moi, devient par conséquent, son dernier et ultime entretien. Il figure désormais au sommaire de mon livre Galaxie Houellebecq (et autres étoiles) paru aux éditions Ovadia (2024).
Frédéric Schiffter, le philosophe fainéant, mais je devrais plutôt dire le philosophe dilettante, le philosophe aux longues siestes s’attaque au peuple dans un nouvel ouvrage, et plus précisément à cette vague contestataire et énervante que l’on a appelé les gilets jaunes et, rien de ce que j'ai lu dans ce livre, n’est venu démentir l’idée que je me faisais de ce philosophe au scepticisme bien affûté. Cette recension est d'abord parue dans la revue en ligne Boojum. Elle est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Le philosophe Vincent Morch a fait paraître un grand livre de spiritualité, aux éditions Salvator, dont le titre La force de dire non devrait en interpeler plus d’un d’entre nous. J’ai voulu en savoir plus. Aussi, je suis allé à sa rencontre. Cet entretien est d'abord paru dans la revue en ligne Boojum. Il est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
La courte autobiographie intellectuelle d’Alain Finkielkraut, joliment intitulée À la première personne, parue chez Gallimard, en 2019 (Folio, 2021), est dédiée à l’écrivain franco-tchèque Milan Kundera. J'ai réalisé une recension à son propos qui a d'abord paru dans le numéro 38 de Livr'arbitres, en juin 2022 et qui figure désormais au sommaire de mon livre Galaxie Houellebecq (et autres étoiles)paru aux éditions Ovadia (2024).
Au moment où un son est porté vers le bas on peut appeler cela un mot ou une parole (logos en grec). Dans le Sermon 288 d’Augustin, on trouve l’idée de cette parole que l’on porte par notre propre parole et qui a été la Parole autrefois aux côtés de Dieu et même qui était Dieu, cette Parole qui s’est faite chair et qu’en latin on appelle verbum, autrement dit le Verbe. Or, dans la conception du langage d’Augustin, ce dernier distingue bien la voix et le verbe, tout en observant ce qui se passe en lui, lorsqu’il associe une parole à une idée et qu’il fait porter celle-ci par la voix. Aussi, une voix, dit-il, ne fait que retentir, ne présente aucune signification lorsqu’un simple mot sort de sa bouche. Encore faut-il ajouter l'intelligence à la parole, pour qu'elle mérite vraiment ce nom, pour qu’elle ait un sens. J'ai entamé une réflexion sur le grand mystère de la voix de Dieu parlant aux hommes à travers le texte sacré qu’est la Bible. Je la continue ici, dans l'Ouvroir.
J'ai eu la chance de rencontrer Emmanuel Jaffelin, par l'entremise de son attachée de presse. Je connaissais ce philosophe du bonheur, grâce à un ouvrage très brillant, Éloge de la gentillesse, que je considérais comme un livre salvateur pour le début de ce nouveau siècle, qui n'a de cesse de nous rebattre les oreilles avec l'idée de bienveillance, en prenant bien soin de vider le mot de son sens premier, puisque précisément le mot latin « benevolentia » signifie « disposition favorable à l’égard d’autrui », ou encore « bénévole ». Or, dans un monde où chacun ne pense qu'à son intérêt personnel, à son bien-être, et où la guerre de tous contre tous règne sans partage, l'usage du mot bienveillance sonne bien creux à l'oreille. Avec son nouvel ouvrage, qu'il me remit à un dîner au Petit Benoît, dans le 6e arrondissement de Paris, j'ai trouvé là, un vrai philosophe s'adressant à tous, comme le faisait autrefois Socrate, prêt au dialogue avec le plus puissant comme avec le plus humble. Nous sommes devenus depuis amis, et avons réalisé un entretien, que je vous livre ici. Il est d'abord paru dans la revue Boojum. Le voici désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
Lorsqu'on lit mal Montaigne, on pense aussitôt que parler de soi, s’analyser sous forme écrite, est bien là tout ce qui intéresse ce philosophe, au sens le plus narcissique du terme. Je me suis d'ailleurs déjà demandé dans ces pages, si l'analyse de soi était une perte de temps.La « vraie »question, pourtant, se trouve dans la réponse à la précédente, et est celle de la poursuite de son œuvre : en admettant même que la démarche ne vaille pas la peine, pourquoi alors continuer ? Écrire sur soi-même selon Montaigne, est toutefois d'une utilité fondamentale, car l’analyse de soi entraîne une conséquence nécessaire. Je vais essayer de démontrer cela, spécialement pour l'Ouvroir.
Nous n'aurons jamais assez parlé de Sartre. À la fois, parce qu'il n'a jamais cessé de se tromper, et en même temps, parce qu'il continue de nous inspirer et de nourrir notre réflexion de sa liberté sans condition et sans limite. À partir d'un passage de L'existentialisme est un humanisme, il est tout à fait possible de cerner les enjeux de sa pensée. J'ai publié dans l'Ouvroir un grand nombre d'articles, nettement plus techniques, mais si je suis parti précisément de ce texte de Sartre, que je cite en annexe, c'est pour bien préciser le fondement moral de la liberté sartrienne, et il ne faut pas se dispenser de le préciser, d'autant que cette époque sans Dieu, nous donne à croire que la liberté est gratuite et sans aucune contrepartie. Ce que l'on oublie, ou feint d'oublier aujourd'hui, c'est que la « vraie » liberté ne peut se gagner qu’en conformité à des règles. C'est ainsi, avec Sartre, une bonne manière de remettre les pendules à l'heure.
Dans l’histoire du déploiement des sciences et des techniques, c’est Francis Bacon qui, le premier, a lancé l’idée de conquérir la nature ; c’est Descartes qui sera en revanche considéré comme le premier penseur de la science moderne, et le premier philosophe de la technique. Ce sera clairement au XVIIème siècle, moment décisif où Descartes va rédiger ce qui sera par la suite le programme de développement scientifique et technique de l’humanité occidentale. Et ce programme, dans son célèbre Discours de la méthode dont le premier objectif sera d’être compréhensible par tous, et qui justifiera sa rédaction en français, sera de renverser le rapport de l’homme à la nature, afin de permettre à l’homme de dominer la nature et de l’exploiter à sa guise. Est-ce encore souhaitable de nos jours cependant, voilà une question qu’il s’agirait de se poser. Je vous propose ici quelques premiers éléments de réponse dans l'Ouvroir.
On trouve une « maladie de l’âme » qui est le moi, selon la formule désormais consacrée « Le moi est haïssable » du philosophe et mathématicien Blaise Pascal, ce qui veut précisément dire que le moi est le symbole de l‘amour-propre. C’est donc l’égoïsme qui est là mis en cause. Cela signifie aussi que, c'est moins le moi en tant que personne que le moi en tant que narcisse qui doit être jugé et, pour comprendre, prenons l'exemple de cette mauvaise manie que l’on a par exemple à travers le selfie de regarder exclusivement son moi en l’aimant ou en voulant l’aimer. Aussi, en déclarant le moi « haïssable », dans le fragment 494 de ses Pensées, Pascal assume moins une forte position morale qu'il n'énonce une vérité d’expérience, ce qui nous conduit à interpréter la célèbre formule pascalienne « Le moi est haïssable » comme un appel à haïr le moi. Voici une petite méditation, que je propose en accès libre dans l'Ouvroir.
La leçon de philosophie est à la fois un exercice que l'on accompli devant un jury et un cours que l'on donne devant ses élèves. L'enjeu est toujours le même, puisque c'est ce moment où il nous faut faire la preuve de notre capacité à réunir, lors d'un exercice bref, toutes les qualités qui pourront faire de nos cours des moments de philosophie. Voici une leçon sur l'art qui se formule ainsi : Qu'est-ce que l'art ?
On aura beau chercher à se débarrasser de Sartre, l'entreprise semble impossible tant sa philosophie est porteuse de quelque chose d’universel. Cette liberté radicale, qui nous incombe comme un fardeau, et dont l’homme tire toute sa responsabilité, est sûrement ce qu’il y a de plus pénible à reconnaître. C'est pénible, car cela nous frappe de frayeur. Et pourtant, il y a quelque chose d’indéniable dans la philosophie de Sartre : il a su redéfinir l’homme à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, et cela, de manière presque définitive. Ce qu’il a montré, et qui peut déranger la pensée moderne qui n’est peut-être pas encore prête, c’est que l’homme n’est pas définissable à l'avance. J'ai déjà beaucoup écrit sur la philosophie de Sartre. Je profite de ce billet pour faire un point essentiel sur sa doctrine. En accès libre dans l'Ouvroir.
On trouve dans la conférence de 45 de Sartre, l'Existentialisme est un humanisme, une réflexion à propos des choix que nous faisons dans notre existence. Aussi est-ce à la fois intéressant et intriguant. En effet, quelle est sérieusement la portée de ces choix ? Et quelle est l'étendue de notre pouvoir de choisir ? Si l’on s’en tient à la thèse de Sartre, nous pouvons dire que les choix que nous faisons construisent notre identité, définissent ce que nous sommes. Ils ont pourtant une autre portée tout à fait considérable, puisque selon Sartre, nos choix engagent également les autres. Pouvons-nous admettre cette thèse ? Selon le célèbre philosophe français, nous sommes non seulement responsables de nous-mêmes, mais aussi de tout un chacun. De quoi alourdir le fardeau de notre responsabilité vis-à-vis d'autrui, et charger cette liberté sans appel qui nous incombe. Je fais un point dans l'Ouvroir.
Le deuil s'amorce à l'annonce de la mort d’une personne proche. La mort, cet état insensé de disparition de la personne aimée, envahit d’abord le psychisme au moment du décès, avant d’enserrer le cœur et de vider le corps. Ce moment très difficile dans lequel nous ne sommes jamais tout à fait sûrs que la personne chère est partie, peut-il prendre fin un jour ? Comment exprimer la douleur indicible que nous ressentons tout au long du processus ? La parole peut-elle aider à exprimer ce qui ne peut être dit ? Et auquel cas, serait-ce un paradoxe, puisque les mots ne peuvent, semble-t-il, recouvrir l’ensemble de la douleur ? La mort étant manifestement indicible, ne peut être dite, ce qui rend donc plus que probable que la parole ne puisse rien contre l’océan de la douleur qu’est le deuil. Alors, quelle solution ? Voici une petite méditation, que je propose en accès libre dans l'Ouvroir.
Grand continuateur de Saint Augustin, Pascal se livre à une enquête dont le but est de nous révéler la nature même du moi. Or, contre toute attente, « Le moi est haïssable », écrit-il dans une phrase célèbre. C’est ainsi que le moi est désormais identifié à l’amour-propre. On se serait donc trompé sur la nature du moi. Il n’est pas une chose, une partie de l’homme, il n’est pas l’âme, il est simplement l’amour-propre. Or, cet amour-propre est proprement ce qui corrompt l’âme. D’abord, parce que l’amour-propre est propice à tous les péchés ; de l’autre, cet amour-propre est cette pente glissante qui est celle de nous prendre pour Dieu, et en ignorant le vrai. Voici une petite méditation, que je propose en accès libre dans l'Ouvroir.
Augustin tente de sonder un grand mystère, celui de la voix de Dieu, qui parle aux hommes à travers le texte sacré qu’est la Bible. Saint Augustin nous rappelle donc, que Dieu, malgré son élévation au-dessus de tous les hommes et de tous les prophètes, reste la voix, la voix du Verbe ou de la Parole éternelle. C’est ainsi donc, en tant que prédicateur, qu’il met l’autorité de sa parole sous l’autorité de Dieu, puisque sa parole n’est autre que celle de Dieu, qui parle à travers lui. Voici une petite méditation, que je propose en accès libre dans l'Ouvroir.
Les Essais de Montaigne forment un livre bien singulier, notamment parce qu’on y trouve une vérité philosophique qui n’est autre qu’une tentative bien affirmée de dresser le portrait d'un moi particulier, celui de son auteur lui-même. C’est d’ailleurs cette curieuse ambition du portraitiste qui rend précisément palpable le caractère évanescent et passager de son moi. Pensées vagabondes, pensées fuyantes sont la matière même de ce livre, dans lequel Montaigne ne recule jamais à exposer ses humeurs, ses opinions les plus vaines, ses états d’âme. Pourquoi ? Parce que le but de son entreprise est de se montrer à nous, tel qu'il est. C’est donc son squelette (II, 6,359) qu’il nous expose, en voulant nous faire connaître son auteur dans son plus simple appareil, autrement dit au naturel. Peut-on alors dire dans ce cas-là, que parler de soi, s’analyser sous forme écrite est une perte de temps ? Voici une petite méditation, que je propose en accès libre dans l'Ouvroir.
Stéphane Barsacqétait d'abord un ami de plume, avant de devenir un ami à la ville, depuis déjà quelques années. C'est également un écrivain et moraliste pour notre temps. Auteur de plusieurs ouvrages et de nombreuses préfaces, avec ce nouveau livre Météores, il nous donne une suite à son sublime Mystica, Présenté comme un abécédaire intelligent et décalé, faisant le point, dans son élévation, sur notre effondrement, j’ai souhaité très logiquement, creuser plus en profondeur les nombreuses thématiques qui nourrissent cet essai de très grande qualité. Nous nous sommes retrouvés à sa cantine, La Rotonde, à Paris, et nous avons réalisé ce long entretien, qui estparu dansla revueInstinct nomade, numéro 7, consacrée à Marguerite Duras, il est interdit d'interdire. Il est désormais en accès libre dans l'Ouvroir.
L'histoire de ce livre n'est pas banale, puisqu'il a pris naissance dans un aéroport. Sur un cahier Moleskine petit format, l'auteur écrit ces ligne : “Et si l’éternité n’existait pas?” Plusieurs mois plus tard, ce premier roman voit le jour ; c'est l'itinéraire d'un homme à l'épreuve du réel. Roman pour '“happy few”, manuel de philosophie, "feel-good" roman ? Comment qualifier La Souciance ? Et ce si roman n'avait pas d'étiquette de prédilection ? Probable qu'il s'élève simplement au-dessus des clivages, et parle à l'ensemble d'entre nous, par-delà les générations. Durant un déjeuner à la Brasserie Lipp, j'en ai profité pour interroger l’auteur. Compte-rendu dans l'Ouvroir.